Grand Nord canadien : repenser le village d’Inukjuak dans le Nunavik avec son âme inuit
Grâce à un projet qui met en valeur le territoire et les savoirs inuit, deux étudiantes de l’Université Laval remportent le grand prix d’un concours international de design urbain.
Le 30e Concours international arturbain.fr s’est tenu en juillet dernier sous le thème « Transition écologique et amélioration du cadre de vie des villes, bourgs et villages ». Parmi plus d’une trentaine de participants, la proposition de deux étudiantes à la maîtrise en design urbain de l’Université Laval a particulièrement attiré l’attention.
Le jury du concours a primé le projet de Vanessa Alalam et d’Alice Corrivault-Gascon baptisé « Les couleurs locales comme ancrages des savoirs inuit » pour sa qualité architecturale, son respect de l’environnement et la qualité de vie sociale qu’il favorise.
« Avant la colonisation, les Inuit étaient complètement autonomes et vivaient en relation étroite avec le territoire, qui était à la fois une source de subsistance et de bien-être », raconte Vanessa Alalam dans un communiqué mis en ligne par l’Université Laval.
L’étudiante souligne qu’avec ce projet, les deux candidates se sont intéressées à la manière d’enseigner et d’apprendre qui comprend une connexion spirituelle et physique avec le territoire. « Cette manière de voir l’éducation, jumelée à un meilleur vivre-ensemble, a été à la base de notre projet de design d’un village du Nunavik », précise-t-elle.
L’Université explique que la proposition des deux étudiantes découle d’un travail qu’elles ont réalisé dans le cadre de l’atelier Laboratoire de design urbain. Ce cours s’inscrit dans les activités de recherche du groupe Habiter le Nord québécois. Il invite les participants à créer des habitations nordiques culturellement et territorialement appropriées pour les populations inuit.
« Dans le cadre de l’atelier, on a essayé de caractériser chaque village du Nunavik, afin de lui donner “sa couleur locale”. Inukjuak se trouve sur la rive d’une rivière », indique Vanessa Alalam qui précise qu’un des éléments qui le différencient des autres villages est l’importante relation avec la rive opposée dans l’imaginaire et la mémoire collective des habitants.
« Cette relation de proximité s’explique par la présence d’un campement qui y était autrefois installé. Plusieurs déplacements sont encore effectués entre les deux rives, notamment pour la cueillette de petits fruits. Pour cette raison, nous avons donné à ce village la mémoire collective comme couleur locale », dit-elle.
C’est à partir de cette « couleur locale » que Vanessa Alalam et Alice Corrivault-Gascon ont proposé un projet de design urbain qui a pris en compte, selon elles, un meilleur accès au territoire et favorisé une plus grande relation entre les jeunes et les personnes âgées.
Hormis la valorisation de la culture et les savoirs inuit dans la conception d’un village, le projet devait aussi tenir compte des contraintes topographiques et climatiques du milieu. « Par exemple, nous proposons de limiter l’étalement du village et suggérons de construire des habitations et des milieux sur pieux pour garder le sol naturel intact », note Vanessa Alalam.
Elle explique d’ailleurs que tout est lié, aussi bien l’apprentissage par la terre, qui est au centre du projet culturel, que le moyen de respecter l’environnement et de faire face aux changements climatiques.
Dans l’extrait suivant « l’atelier Laboratoire de design urbain. Ce court s’inscrit… ».
Ne devrait-on pas écrire « cours »?