L’habitat de la morue polaire est menacé par le réchauffement de l’océan Arctique

Le pêcheur norvégien Trond Ludvigsen exhibe une morue polaire pêchée dans la mer de Barents, le 31 janvier 2013.
(Reuters/Alister Doyle)

La morue polaire, qui est l’espèce marine la plus abondante dans l’océan Arctique, est menacée par le réchauffement des eaux.

L’océanographe et biologiste marin Maxime Geoffroy, chercheur à l’Institut maritime de l’Université Memorial de Terre-Neuve, explique que la morue polaire (Boreogadus saida) est un poisson fourrage, mangé par d’autres animaux.

« La principale conclusion, c’est que l’habitat de la morue arctique […] va diminuer avec la fonte de la glace, mais aussi avec le réchauffement des eaux en Arctique, puis jusque dans les eaux du Labrador et certaines régions de Terre-Neuve », dit Maxime Geoffroy, auteur d’une récente étude sur la question.

Dans les zones de l’Arctique où le réchauffement de l’océan est le plus évident, comme dans la baie de Baffin, la diminution de la morue polaire aura des effets néfastes sur le plan environnemental et économique, soutient le chercheur.

« Le turbot, le flétan du Groenland, se nourrit en grande partie sur la morue arctique en baie de Baffin, où nos pêcheurs vont. S’il y a une diminution dans ces régions parce que c’est une région qui se réchauffe rapidement, il pourrait y avoir une diminution éventuelle du stock de flétans », ajoute-t-il.

Un poissonnier lance un gros flétan sur une table au Fulton Fish Market, le 29 mars 2013, à New York. (Associated Press/John Minchillo)

La température plus chaude de l’Arctique va attirer des espèces qui habitent l’Atlantique et le Pacifique.

Maxime Geoffroy redoute que la diminution du nombre de morues polaires ait un effet en cascade sur les écosystèmes.

« Ça va faire un changement dans la quantité d’énergie qui est transférée des algues aux zooplanctons, et ensuite à travers la morue arctique aux plus gros poissons, mais aussi aux mammifères marins et aux oiseaux », indique-t-il.

Tout n’est pas sans espoir pour la morue arctique. L’étude a examiné plusieurs régions et a relevé des aspects plus positifs.

Dans la région arctique centrale, vers le pôle Nord, ainsi que dans le réseau d’îles au milieu de l’Arctique canadien, on remarque un réchauffement, mais il n’est pas aussi critique.

Maxime Geoffroy est chercheur à l’Institut maritime de l’Université Memorial de Terre-Neuve. (Radio-Canada/Kyle Mooney)

« Il y a un peu moins de glace, mais il y en a encore. Il fait un peu plus chaud, mais il ne fait quand même pas extrêmement chaud comme ce serait en Atlantique Nord, par exemple », mentionne-t-il.

Par conséquent, il croit qu’il y a des conditions pour que la morue arctique soit plus abondante « à court ou à moyen terme », préservant ainsi « une certaine diversité typée arctique, donc endémique ».

Prochainement, Maxime Geoffroy concentrera ses recherches sur l’effet que l’acidification des océans peut avoir sur la morue polaire et sur ses habitudes de migration.

D’après le reportage de Kyle Mooney

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