Sillitik, le premier symposium sur l’énergie propre dans le Grand Nord canadien

Les participants ont pu assister à des conférences et à des tables rondes sur la question de l’énergie renouvelable. (Lucasi Kiatainaq/Tarquti)
Un symposium s’est tenu à Inukjuak en août dernier sur la question du potentiel énergétique du Nunavik, des technologies disponibles et des différents projets en place pour progressivement réduire la dépendance aux énergies fossiles de la région.

L’entreprise Tarquti, qui réalise des projets d’énergie verte au Nunavik, est à l’origine de cet événement, nommé Sillitik. Il a réuni des représentants des corporations foncières de toutes les communautés, les administrations municipales et d’autres entités publiques de la région.

Au fil des tables rondes et des groupes de discussion, il a été question de l’implantation éventuelle d’éoliennes, de panneaux solaires et de barrages hydroélectriques près des communautés. Le tout a pour but de réduire la consommation de diesel dans la région, utilisé pour la production d’électricité.

« On a fait l’inventaire des options qui sont faisables et adaptées. Les projets qui respectent les inquiétudes des communautés et qui sont viables sur le plan économique. On souhaite créer des ententes de partenariat qui vont répondre aux aspirations [de chaque personne] des communautés », explique le directeur général de Tarquti, Joë Lance.

Les participants étaient invités à faire part de leurs inquiétudes ou de leurs questions concernant les projets d’énergie renouvelable. (Lucasi Kiatainaq/Tarquti)

Pour le moment, les 14 communautés de la région sont alimentées en électricité grâce à des centrales thermiques, alimentées par des combustibles fossiles, gérées par Hydro-Québec.

Tarquti souhaite accompagner les communautés dans la construction éventuelle d’infrastructures écoresponsables. L’électricité produite par une éolienne pourrait être ensuite vendue à Hydro-Québec, qui en assurerait la distribution dans les villages.

Tarquti vise ainsi à réduire de 60 à 70% la consommation de diesel liée à la production d’électricité, mais espère un jour remplacer complètement les combustibles fossiles.

Des spécialistes décortiquaient certains principes des technologies productrices d’énergie renouvelable. (Lucasi Kiatainaq/Tarquti)
Un grand potentiel

Le village d’Inukjuak n’a pas été choisi au hasard pour la tenue de cet événement. La communauté est sur le point de mettre en service un barrage au fil de l’eau – un type de barrage dépourvu de réservoir -, qui devrait considérablement réduire sa dépendance au diesel.

Les participants ont pu visiter les installations et mieux comprendre l’impact d’une telle infrastructure sur l’environnement.

Les représentants des communautés auraient, selon Tarquti, plus d’inquiétudes face au développement hydroélectrique par rapport aux autres sources comme l’éolien ou le solaire.

« Il y a des réticences. Les gens, naturellement, quand ils pensent à un projet hydroélectrique, ils pensent aux grands projets, aux grandes centrales comme celles de la Baie-James. Ils pensent aux grandes inondations de territoires et à un fort impact environnemental », explique Joë Lance.

Les participants ont aussi pu visiter le complexe hydroélectrique d’Inukjuak. (Lucasi Kiatainaq/Tarquti)
Des projets bien en marche

Avec ses villages côtiers et très souvent venteux, le potentiel éolien du Nunavik peut sembler évident. Tarquti souhaite toutefois quantifier ce potentiel. Des antennes d’évaluation du vent ont été installées dans cinq villages. Deux seront ajoutées bientôt à Kangiqsualujjuaq et à Kangirsuk.

Parmi les projets les plus avancés se trouve celle de la communauté de Quaqtaq, du côté de la baie d’Ungava. Plusieurs étapes restent encore à franchir, mais il est fort probable qu’une éolienne y soit implantée d’ici 2026.

Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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