Des évacués du Grand Nord canadien envisagent de refaire leur vie ailleurs au pays

De nombreux Ténois ayant dû quitter leur domicile à cause des feux cet été n’en étaient pas à leur première évacuation. (Radio-Canada)
Les feux de forêt aux Territoires du Nord-Ouest et les évacuations qui s’en sont suivies, ces dernières semaines, poussent des évacués ténois à remettre en question leur retour à la maison. Plusieurs envisagent de s’installer dans une des provinces qui les a accueillis.

En deux ans, Shari Caudron a dû quitter à trois reprises sa communauté de Hay River en raison de feux de forêt. Actuellement en Alberta, elle affirme même commencer à se considérer comme une « évacuée professionnelle ».

La résidente de Hay River dirige la firme d’experts-conseils Collaborative Innovations Inc., qui travaille auprès de personnes souhaitant investir dans le Nord. Or, le coût élevé de la vie, conjugué aux contrecoups des évacuations, a été un coup dur pour son entreprise, dit-elle. Shari Caudron se demande aujourd’hui si une meilleure vie ne l’attend pas plutôt à l’extérieur des T.N.-O.

Elle indique avoir même consulté des annonces immobilières intéressantes dans des villes du sud du pays, comme Winnipeg.

Tout comme Shari Caudron, d’autres évacués ténois s’intéressent de plus en plus au marché immobilier ailleurs au pays. C’est le cas d’Angie Jones, une résidente de Yellowknife qui a temporairement élu domicile en Alberta.

« J’ai l’impression que la qualité de vie est bien meilleure ici., dit-elle. « Pour moi, c’est comme si nous étions dans un bateau en train de couler, et que tout ce que nous avons en main, ce sont des gobelets pour nous sortir de là. »

Les résidents de Hay River ont évacué le 13 août dernier. (Carla Ulrich/Radio-Canada)

Un autre résident de Yellowknife qui a choisi de taire son identité vit avec un handicap et craint d’avoir à traverser de nouvelles évacuations à l’avenir.

À la suite de l’ordre d’évacuation, il a dû se rendre en voiture avec ses enfants jusqu’en Alberta et a souffert de douleurs musculaires durant le trajet. Il craint que son handicap ne lui fasse courir des risques, ainsi qu’à sa famille, si des évacuations venaient à se reproduire.

J’aime ma ville. Au bout du compte, c’est triste. […] J’ai juste l’impression que [les autorités] doivent en faire plus. Mais ce sera toujours chez moi, dit-il.

Avec les informations de Robert Holden

Radio-Canada

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