Des chercheurs cartographient les solutions pour sauver l’Arctique

L’Arctique se réchauffe à un rythme quatre fois plus élevé que la moyenne mondiale. (iStock)

Les mesures imaginées pour ralentir, stopper et renverser les effets du réchauffement climatique sont nombreuses, mais jusqu’à aujourd’hui, aucune étude n’avait systématiquement évalué leur potentiel réel. Des chercheurs de l’Université de l’Arctique, de l’Université de la Laponie et de l’organisation environnementale GRID-Arendal ont procédé au recensement et à l’évaluation de 61 mesures. 

L’Arctique se réchauffe à un rythme quatre fois plus élevé que la moyenne mondiale. Selon les auteurs du rapport Saving the Frozen Arctic – A new assessment evaluates potential climate action measures and their feasibility, il était important de faire cette évaluation, car les mesures imaginées ont un vaste champ «qui peut aller d’études sérieuses à des calculs très approximatifs».

Le professeur John Moore, du Centre pour l’Arctique de l’Université de la Laponie, qui dirigeait l’équipe d’évaluation, indique que le travail s’est effectué en trois étapes. «Il fallait d’abord trouver, et cartographier efficacement, toutes les interventions possibles qui existent ou qui ont été proposées pour ralentir, stabiliser ou délayer les changements climatiques.»

12 critères et six catégories d’intervention

Les mesures ont été classifiées en six catégories : calotte glaciaire et glaciers, glace de mer et icebergs, atmosphère et gestion des radiations, mesures marines, mesures terrestres et industrie. 

La deuxième étape était de trouver les critères d’évaluation et d’établir un système de pointage. «La troisième étape était de procéder à l’évaluation préliminaire des points positifs et négatifs de chaque mesure et de trouver quelles connaissances sont manquantes», dit John Moore.

Parmi les critères d’évaluation, on retrouvait le degré de préparation de la technologie et la possibilité d’utilisation à grande échelle. La possibilité que la mesure ait un impact dans le Nord ou globalement, et les impacts possibles sur l’environnement et sur les communautés locales et autochtones ont été évalués. 

Plus d’impact sur terre qu’en mer

Des mesures terrestres comme une meilleure gestion des feux de forêt, le boisement ou la reforestation ont obtenu un bon score, puisque le degré de préparation technologique est grand, de même que la possibilité d’utilisation à grande échelle et ses possibles répercussions dans le Nord. 

Des mesures terrestres comme une meilleure gestion des feux de forêt, le boisement ou la reforestation ont obtenu un bon score. (iStock)

Le calcul du coût/bénéfice est aussi très important dans l’évaluation. Une mesure qui coûtera moins cher que les impacts environnementaux qui en découlent si elle n’est pas mise en place sera bénéfique. 

La chercheuse d’organisation GRID-Arendal, Tiina Kurvits, mentionne que les mesures liées à la radiation solaire atmosphérique, comme l’ensemencement des nuages, ont reçu une bonne évaluation, «particulièrement en ce qui concerne les effets globaux», mais que les risques environnementaux qui y sont liés demeurent inconnus. 

D’un autre côté, dit-elle, les mesures basées en milieux maritimes ont reçu une moins bonne évaluation. «Le nombre d’informations manquantes pour ces mesures était plus grand, en général, que pour les mesures terrestres», ajoute Tiina Kurvits. 

Phase deux

Même s’il s’agit du rapport de la sorte le plus complet jamais rédigé, le travail est loin d’être terminé. Les auteurs mentionnent certaines limites importantes, comme le fait qu’il ne s’agit pas d’une étude approfondie de chaque mesure, mais d’une étude rapide de la littérature scientifique qui y est associée. 

Le rapport a en fait été rédigé dans le cadre de la phase 1 du projet Frozen Arctic Conservation. La rédaction du rapport s’est déroulée sur trois mois, entre janvier et mars 2023. «Cela fait en sorte que toute information diffusée après cette date n’est pas incluse dans ce rapport», peut-on lire dans la section «limites de ce rapport». 

Des morceaux de glace flottent dans l’Arctique.

Les auteurs recommandent particulièrement une revue des résultats par des paires après la phase 2 du projet. 

Lars Kullerud, président de l’Université de l’Arctique, confirme que beaucoup de travail reste à faire. «Avec cette évaluation rapide, beaucoup de questions demeurent sans réponse. Elles seront certainement évaluées de manière beaucoup plus en profondeur dans la phase 2 qui devrait commencer bientôt.»

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