Le Yukon adopte sa loi sur les personnes disparues
Dans les cas de personnes portées disparues, le détachement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au Yukon peut dorénavant avoir accès à leurs dossiers financiers, à leurs dossiers médicaux et à des documents de télécommunication.
Ces nouveaux pouvoirs sont déterminés dans la nouvelle Loi sur les personnes disparues, adoptée par le Yukon et entrée en vigueur lundi. Le Yukon s’arrime donc avec la majorité des juridictions canadiennes avec cette loi.
Le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, en a fait l’annonce lundi lors du forum de responsabilité pour les femmes, les filles et les personnes bispirituelles+ autochtones disparues ou assassinées (FFADA2E+). Il en a profité pour expliquer que la GRC peut maintenant demander un mandat de recherche si elle a des raisons de croire qu’un mineur ou une personne vulnérable peut être en danger immédiat.
Pour le premier ministre, cette nouvelle loi est «un événement majeur et important pour tous les Yukonnais». Il survient un peu plus de six ans après le dépôt du premier projet de loi concernant les personnes disparues.
Doris Bill, ancienne cheffe de la Première Nation Kwalin Dün et coprésidente du comité consultatif du Yukon pour FFADA2E+, est d’accord avec le premier ministre sur ce point.
«C’est vraiment très important pour nos familles», dit-elle en ajoutant que, partout dans le Grand Nord, de nombreuses personnes sont portées disparues. Elle rappelle que des recherches sont toujours en cours pour retrouver Ramona Peter, portée disparue depuis le mois d’avril, et Joseph Chief, disparu depuis juin 2022.
Doris Bill en a aussi profité pour parler des personnes portées disparues aux Territoires du Nord-Ouest, notamment de la disparition de Frank Gruben, de Fort Smith, qui a suscité de nouveaux appels pour la mise en place d’une loi qui permettrait à la police d’avoir accès aux renseignements personnels de la personne disparue.
«Une chose que l’on remarque, c’est que ces personnes ont toutes quelque chose en commun. Elles sont toutes Autochtones. Pourquoi? Ça me dit qu’on a encore beaucoup de travail à faire et je prie pour que ces personnes puissent être ramenées à la maison», conclut-elle.
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