Au Yukon, le maire de Faro dénonce le manque de soutien en santé mentale

Deux ans après la fusillade qui a fait deux morts et un blessé, le maire de Faro exhorte le gouvernement yukonnais à remédier au manque de soutien adéquat en matière de santé mentale dans sa communauté.
« On nous a promis de l’aide dès le départ. Il y en a eu au début, mais à cause de la pénurie de travailleurs de la santé, nous n’avons maintenant ni travailleur social ni professionnel de la santé mentale », explique Jack Bowers.
Dans le bulletin d’information d’octobre de la Ville de Faro, le maire note que leur intervenant en santé mentale a démissionné après qu’on lui a demandé de desservir d’autres communautés. Un mandat qui différait de ce pour quoi il avait été embauché.
Désormais, selon Jack Bowers, le seul soutien en santé mentale aux habitants de son village est apporté par un travailleur social qui vient de Whitehorse de une à deux fois par mois, pour une journée environ.
Le maire estime que l’absence de conseiller ou d’assistant social a un impact sur les habitants, en particulier sur ceux qui sont encore traumatisés par la fusillade d’il y a deux ans.
En l’absence d’aide professionnelle, « ce sont souvent les infirmières elles-mêmes qui interviennent », dit-il. « Parfois, c’est le pasteur, un enseignant ou un ami. Même la GRC joue souvent le rôle de conseiller et aide les personnes en difficulté à mieux faire face à la situation. »

Il ajoute que, même si cette situation n’est pas idéale, les deux victimes décédées lors de la fusillade de 2021 à Faro, Saengduean Honchaiyaphum et Patrick McCracken, auraient souhaité voir cette entraide.
« Pat et Sang auraient tous deux voulu que nous continuions à nous soutenir entre nous, dans la mesure du possible. En leur mémoire, c’est ce que nous avons l’intention de faire », ajoute-t-il.
Manque de personnel, selon le gouvernement
Cameron Grandy, directeur des Services pour le mieux-être mental et la lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie au gouvernement du Yukon, admet qu’il y a normalement deux conseillers qui servent les communautés de Ross River et de Faro.
Il explique que ces conseillers se rendent généralement dans les communautés toutes les deux semaines, ou toutes les semaines s’il y a davantage de besoins.
Cameron Grandy précise qu’une infirmière en santé mentale se rend également à Faro une fois par mois, mais il reconnaît que son service tente de combler un manque de personnel.
« Nous offrons également des services virtuels à accès rapide et des services en personne à Whitehorse. » Ces services sont appréciés par les habitants de Faro, selon lui.
Enfin, Cameron Grandy indique qu’en composant le 1 866 456-3838, tous les Yukonnais, y compris les habitants de Faro, peuvent être mis en relation avec un conseiller en mieux-être mental et en toxicomanie.
Avec les informations de Chris MacIntyre