Yukon : les libéraux au pouvoir déplorent le « contrôle » de l’opposition

Les travaux de l’Assemblée législative pour la session d’automne ont repris le 4 octobre. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

La vie peut être compliquée lorsqu’on est un gouvernement minoritaire. Au Yukon, l’opposition formée par le Parti du Yukon et par le Nouveau Parti démocratique a voté mardi pour priver les libéraux au pouvoir de leur capacité illimitée de publier des déclarations ministérielles à l’Assemblée législative.

Désormais, pour qu’une déclaration ministérielle prévue soit autorisée, au moins un leader parlementaire d’un parti d’opposition devra en accepter le sujet.

Jusqu’à présent, de telles déclarations faisaient partie de la routine quotidienne à l’Assemblée législative. Les ministres peuvent parler pendant quatre minutes d’un sujet de leur choix, puis chaque parti d’opposition dispose de quatre minutes pour répondre. Les ministres ont ensuite quatre autres minutes pour répliquer.

Même s’ils avaient instauré un délai de réponse, les partis d’opposition se disent fatigués d’écouter ce qu’ils décrivent comme une répétition des communiqués de presse du gouvernement.

Le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, a utilisé sa déclaration ministérielle mardi pour accuser les partis d’opposition de contrôler et de piétiner la liberté d’expression.

«Aujourd’hui, nous verrons l’alliance contre nature du Parti du Yukon et du NPD à l’œuvre pour limiter la capacité des Yukonnais à avoir accès aux informations de leur gouvernement», a déclaré Ranj Pillai pendant que les députés de l’opposition riaient.

Des agents du personnel libéral ont présenté aux journalistes une liste détaillée des sujets abordés dans les déclarations ministérielles au cours de l’assemblée actuelle, notamment les changements climatiques, le logement ainsi que la question des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.

Les déclarations sont généralement prononcées par des ministres qui lisent une liste d’éléments de discussion écrits au préalable. Lorsque les partis d’opposition interviennent, pendant leur période de questions, la réponse du ministre consiste généralement – mais pas exclusivement – à lire davantage de points de discussion.

Brad Cathers, porte-parole du Parti du Yukon en matière d’institutions démocratiques, a affirmé qu’il est ridicule que le gouvernement prétende être censuré par l’opposition.

«Si le gouvernement publie un communiqué de presse ou organise une conférence de presse, les médias en parlent. Le gouvernement dispose également de comptes de médias sociaux qu’il contrôle et de son propre site web pour publier des informations sur n’importe quel sujet quand il le souhaite», dit-il.

«Les autorités gouvernementales disposent également d’un budget publicitaire considérable qu’elles peuvent augmenter à tout moment si elles le souhaitent. Et si on additionne le nombre d’agents de communication du gouvernement, du bureau de communication du Cabinet jusqu’aux ministères, il y a plus d’agents de communication au gouvernement qu’il y a de journalistes sur le territoire pour couvrir toutes ces questions.»

La chef du NPD, Kate White, a pour sa part déclaré que le changement permettra aux députés de gagner du temps pour débattre des sujets à l’ordre du jour et pour interroger le gouvernement. Les déclarations durent au total 16 minutes par séance quotidienne, d’une durée de quatre heures et demie. Kate White estime que les députés pourraient utiliser ce temps à meilleur escient.

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