Le Yukon présente son plan d’action pour endiguer la crise des dépendances

Le plan d’action a été préparé en collaboration avec le CYFN, la GRC, le gouvernement et le médecin hygiéniste en chef du Yukon, Sudit Ranade. (de gauche à droite)
(Radio-Canada/Sarah Xenos)

Dans un plan d’action contenant pas moins de 43 recommandations, le gouvernement du Yukon souhaite venir à bout de la crise de consommation de drogues et d’alcool au territoire, sans toutefois présenter d’échéancier.

Sa stratégie, dévoilée un an et demi après la déclaration de l’état d’urgence, se divise en quatre catégories, soit la prévention, la réduction des méfaits, le traitement et le soutien, ainsi que la sécurité et le bien-être des communautés.

Elle propose notamment la construction d’un nouveau refuge sobre pour offrir un abri aux personnes qui ont arrêté de consommer de l’alcool ou des substances illicites.

Le médecin hygiéniste en chef, Sudit Ranade, souligne l’importance d’un plan d’action qui ratisse large et qui surtout inclut la consommation d’alcool, un problème particulièrement présent au Yukon.

« En 2020 au Yukon, le taux d’hospitalisation lié à l’alcool, ajusté selon l’âge, était presque sept fois supérieur à celui du Canada », dit-il.

Le gouvernement souhaite donc un programme de gestion de la consommation d’alcool, notamment pour que les gens ne boivent plus de substances alcoolisées non propres à la consommation.

«Je pense que ce qu’on voit avec cette stratégie c’est une tentative de déterminer les différents angles où nous pourrions avoir un impact et reconnaître que le problème est étendu et touche à plusieurs aspects de la société. Il touche à l’éducation, à la santé, à la justice », ajoute le Dr Ranade.

Le document, qui se veut une feuille de route pour les prochaines années, a été préparé en collaboration avec le gouvernement du Yukon, la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le médecin hygiéniste en chef et le Conseil des Premières Nations du Yukon (CYFN).

« Nous avons besoin de ça, c’est important », indique le grand chef de CYFN, Peter Johnston, en montrant le document d’une soixantaine de pages.

« Ça nous aidera à établir des ressources pour nos communautés. Ça activera des politiques gouvernementales et des mandats. Le pire que je pourrais voir, c’est que ça devienne un enjeu dans la prochaine campagne électorale », lance-t-il.

La stratégie vise aussi à rendre la naloxone encore plus accessible. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Depuis le début de l’année, 12 personnes sont mortes d’une surdose liée à la consommation de substance toxique, a confirmé la coroner en chef du Yukon, Heather Jones. Et deux décès supplémentaires attendent les résultats toxicologiques pour être confirmés.

Parmi ces morts, 11 faisaient état d’usage de cocaïne, 9 d’opioïdes et 9 de fentanyl.

Les communautés hors de Whitehorse pourront mettre en place leurs propres plans de bien-être avec le soutien financier du gouvernement afin que celui-ci soit adapté à leur besoin et réalité. La ministre de la Santé Tracy-Anne McPhee souligne toutefois que les ressources ne seront pas les mêmes.

« Personne n’a oublié les communautés du territoire, mais je dois dire que nous ne sommes pas près de voir des centres de consommation supervisée dans chacune des communautés du Yukon. Nous n’en avons pas la capacité, et l’expertise se trouve à Whitehorse », dit-elle.

Sur les 43 recommandations, 14 ont été jugés prioritaires par le gouvernement, qui n’a cependant pas spécifié lesquels ni déterminé d’échéancier pour la réalisation de cette feuille de route.

Pour la ministre McPhee, il s’agit d’un plan d’action vivant qui peut évoluer selon les résultats de nouvelles recherches, de nouvelles statistiques ou la rétroaction des communautés.

Sarah Xenos

À lire aussi :

Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur le Canada, visitez le site de Radio-Canada.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *