Le dérèglement climatique bat « une cacophonie de records» en 2023, selon l’ONU

« La mer est à un niveau record et jamais la banquise de l’Antarctique n’a affiché une surface aussi faible», a prévenu l’Organisation météorologique mondiale à la COP28 jeudi. (Jorge Saenz/AP Photo)

L’année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée et a été marquée par une litanie de statistiques records qui soulignent l’urgence d’agir contre le dérèglement climatique, a martelé l’ONU jeudi.

Le jour même de l’ouverture de la COP28, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a fait une piqûre de rappel aux délégués qui n’auraient pas pris la mesure de la gravité de la situation.

« Les gaz à effet de serre sont à un niveau record. Les températures mondiales battent des records. La mer est à un niveau record et jamais la banquise de l’Antarctique n’a affiché une surface aussi faible», a déclaré le chef de l’OMM, Petteri Taalas, qui dénonce « une cacophonie assourdissante de records battus.»

Pour Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, ces records de température devraient « donner des sueurs froides aux dirigeants mondiaux».

Les scientifiques avertissent que la capacité de limiter le réchauffement à un niveau gérable est en train d’échapper à l’humanité. L’Accord de Paris sur le climat en 2015 visait à limiter le réchauffement sous les 2 degrés Celsius des niveaux moyens préindustriels mesurés entre 1850 et 1900, et sous 1,5 degré, si possible.

Mais à la fin octobre 2023, on était déjà environ 1,4 degré au-dessus du niveau de référence préindustriel.

L’agence ne publiera son rapport final sur l’état du climat que dans quelques mois, mais elle est d’ores et déjà persuadée que 2023 sera sur la première marche du podium de l’année la plus chaude devant 2016 et 2020, selon le thermomètre de janvier à octobre.

« Il est très peu probable que les deux derniers mois modifient le classement.»

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lors d’une visite en Antarctique la semaine dernière. (Jorge Saenz/AP Photo)

Un réchauffement constant ces dernières années

Les neuf dernières années ont été les plus chaudes depuis le début des mesures modernes.

« Ce sont plus que de simples statistiques », a indiqué Petteri Taalas.

Nous risquons de perdre la course pour sauver nos glaciers et freiner l’élévation du niveau de la mer. – Petteri Taalas, chef de l’OMM

« Nous ne pouvons pas revenir au climat du XXe siècle, mais nous devons agir maintenant pour limiter les risques d’un climat de plus en plus inhospitalier au cours de ce siècle et des siècles à venir », a-t-il répété comme un mantra.

L’OMM a prévenu que le phénomène climatique El Niño, apparu en milieu d’année, « risque d’ajouter encore à la chaleur en 2024 ».

Ce phénomène est en général associé à une hausse des températures mondiales au cours de l’année qui suit son apparition.

Le rapport préliminaire révèle également que les concentrations des trois principaux gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote, ont atteint des niveaux records en 2022. Les données préliminaires montrent que les niveaux ont continué d’augmenter cette année.

Les niveaux de CO2 sont 50 % plus élevés qu’à l’ère préindustrielle, ce qui signifie que « les températures continueront d’augmenter pendant de nombreuses années à venir », même si les émissions sont considérablement réduites.

Conséquences néfastes

Tous ces records ont des conséquences socio-économiques dramatiques, notamment une diminution de la sécurité alimentaire et des migrations massives.

« Cette année, nous avons vu des communautés du monde entier frappées par des incendies, des inondations et des températures extrêmes », a rappelé Antonio Guterres dans un message vidéo.

La COP28 a débuté jeudi à Dubaï, aux Émirats arabes unis. (Peter Dejong/AP Photo)

Il a appelé les dirigeants réunis à Dubaï à la COP28 à s’engager à prendre des mesures draconiennes pour freiner le réchauffement climatique, notamment en supprimant progressivement les combustibles fossiles et en triplant la capacité des énergies renouvelables.

« Nous disposons d’une feuille de route pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré et éviter le pire du chaos climatique », a dit Antonio Guterres.

« Mais nous avons besoin que les dirigeants donnent le coup d’envoi lors de la COP28», a-t-il conclu.

À lire aussi :

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *