Carnet de notes de l’Arctique : la crise climatique nous mène en «territoire inconnu»

Les feux ont entraîné de nombreuses évacuations en Alberta, à l’été 2023. (Photo : Kyle Callioux)

De la pire saison des feux de forêt jamais recensée au Canada, à des records de température de l’air à la surface en Arctique, en passant par le dérèglement des populations de saumons, les changements climatiques dans le Nord poussent la Terre en «territoires inconnus», affirme l’Administration océanique et atmosphérique nationale (NOAA) dans son plus récent «cahier de notes». 

«Le message le plus important dans le rapport de cette année est que le temps d’agir est maintenant!», a affirmé Rick Spinrad, le directeur de la NOAA, dans un communiqué. «La NOAA et nos partenaires fédéraux avons grandement augmenté notre soutien et notre collaboration avec les États et les communautés locales afin d’aider à fortifier notre résilience climatique.»

«Au même moment, en tant que nation, nous devons réduire de manière importante nos émissions de gaz à effet de serre qui précipitent ces changements climatiques», a-t-il ajouté.

En 2023, l’Arctique a vécu sa sixième année la plus chaude enregistrée avec une température moyenne de -7 degrés Celsius. Ce sont toutefois les températures estivales, enregistrées entre juillet et septembre, qui ont déclenché les plus grandes inquiétudes. 

L’impact des températures plus élevées

Les différences régionales ont également été notées avec un printemps plus froid qu’à l’habitude en Alaska, ce qui a causé une fonte plus graduelle de la neige au sol et de la glace de mer. 

Vue sur l’Alaska. (iStock)

Pendant ce temps, le centre géographique de l’Arctique canadien a été témoin de ses températures printanières les plus élevées jamais enregistrées.

«La chaleur prolongée en Arctique peut même avoir un impact sur l’étendue des glaces de mer estivale en réchauffant l’eau des rivières les plus importantes de la région», peut-on lire dans le rapport. 

Feux de forêt aux Territoires du Nord-Ouest

Le rapport mentionne aussi les feux de forêt qui ont ravagé les Territoires du Nord-Ouest cet été. Ces derniers ont mené à l’évacuation de 46 000 résidents de 12 communautés. 

Au total, ce sont plus de 300 feux qui ont brûlé plus de 4,16 millions d’hectares.

Des ruines à Enterprise après l’incendie qui a ravagé le hameau. (Photo : Tammy Gauthier Neal)

Les feux de forêt dans le Nord font partie de l’écosystème normal. Toutefois, l’action humaine et les pratiques de gestion des feux ont un impact sur leur sévérité et leur durée. Le rapport laisse par contre entendre que les quantités de précipitations anormalement basses, et les températures élevées dans le territoire ont contribué à une saison «extraordinaire».

Glace de mer et calotte glaciaire 

L’étendue de la glace de mer en Arctique était cette année au sixième rang des plus basses depuis le début de l’enregistrement satellitaire en 1979, selon le rapport, qui ajoute que les 17 dernières années sont toutes parmi les plus basses.

Au Canada, le Passage du Nord-Ouest en a vu les effets directs. «L’été 2023 dans le Passage a été parmi les plus bas observés, selon le Service canadien de cartographie de la glace», indique le rapport de la NOAA.

La fonte de la glace est survenue plus lentement au début de la saison 2023, mais s’est précipitée en juillet. Avant la fin août, la Route maritime du Nord et le Passage du Nord-Ouest étaient grand ouverts à la navigation de bateaux réguliers.

– Extrait du rapport de la NOAA

De son côté, la calotte glaciaire du Groenland a reçu davantage d’accumulation de neige qu’en temps normal, mais a tout de même perdu de la masse. 

Le 26 juin, la station Summit a enregistré une température de 0,4 degré Celsius et la calotte glaciaire a subi une fonte pour la première fois depuis le début de ce genre d’observations, il y a 34 ans. 

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