Les écoles de sciences infirmières présentent des excuses nationales aux Autochtones

En 2021, les collèges des médecins, des pharmaciens, des dentistes, des infirmières et des sages-femmes de la Colombie-Britannique avaient déjà présenté leurs excuses aux peuples autochtones, victimes de racisme. (Photo d’archives/PC/Nathan Denette)

L’Association canadienne des écoles de sciences infirmières (ACESI) exprime son profond regret et présente ses excuses aux Premières Nations, aux Inuit et aux Métis pour les torts, passés ou actuels, liés à la formation en sciences infirmières.

Ces torts ont été causés par «le racisme systémique et par l’absence d’intégration des perspectives autochtones dans les programmes d’études en sciences infirmières», reconnaît l’association qui joue le rôle de porte-parole national pour l’enseignement, la recherche et l’avancement des connaissances en sciences infirmières.

Outre un accès à la formation «trop souvent inéquitable et injuste», les expériences n’ont pas toujours été respectueuses et sécurisantes sur le plan culturel pour les étudiants et les membres du corps professoral autochtones, admet-elle.

Elle admet également que les diplômés de ses écoles ont trop souvent fourni des soins racistes et non sécurisants aux patients autochtones.

Comprenant l’importance de la formation en sciences infirmières au vu de l’avenir des soins de santé, nous regrettons vivement que les actions de l’ACESI aient pu contribuer à des disparités ou renforcer des structures coloniales.

– L’Association canadienne des écoles de sciences infirmières

L’Association annonce une série de mesures pour «promouvoir l’antiracisme, la sécurisation culturelle et l’humilité culturelle» dans les écoles de sciences infirmières au Canada, ainsi qu’au sein même de l’organisation.

Révision du programme d’études

Dans sa ligne de mire, un processus de révision du programme d’études «qui prendra en compte les traumatismes et l’impact durable du colonialisme et du racisme sur la santé des Autochtones, et qui intégrera leurs perspectives en matière de santé et de bien-être».

L’ACESI fait aussi part de sa volonté de créer des partenariats avec les organisations et les communautés autochtones afin qu’elles participent à l’élaboration des politiques et des pratiques en matière de formation en sciences infirmières.

Elle souhaite également mettre en place des mesures de soutien avant l’admission et dans le cadre des programmes, ainsi que des services conçus en partenariat avec les communautés autochtones.

Ces progrès, assure le communiqué, seront suivis grâce à des mécanismes élaborés en concertation avec des partenaires autochtones.

«Nous souhaitons que le dialogue se poursuive afin que les besoins et les aspirations des peuples autochtones guident nos efforts», a déclaré Cynthia Baker, la directrice générale de l’ACESI.

Au Québec, plusieurs ordres professionnels du milieu de la santé ont décidé d’adopter des lignes de conduite spécifiques à l’égard des Autochtones à la suite du décès, en 2020, de Joyce Echaquan, une mère de famille atikamekw morte sous les insultes du personnel de soins au Centre hospitalier de Lanaudière, à Joliette.

En septembre 2023, le gouvernement québécois a lui-même commencé à travailler sur un projet de loi sur la sécurisation culturelle des Autochtones dans le réseau de la santé.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, a toutefois dénoncé ce projet de loi qu’il juge irrespectueux des droits des Premières Nations, «le gouvernement du Québec s’arrogeant le pouvoir de légiférer sur un sujet qui relève de la compétence de nos gouvernements de Premières Nations», selon lui.

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