Au Canada, les Territoires du Nord-Ouest doivent en faire plus dans leur lutte contre les dépendances

Selon le Bureau de la vérificatrice générale du Canada, le gouvernement des T.N.-O. et les administrations de santé et des services sociaux doivent notamment proposer des services de lutte contre les dépendances culturellement adaptés. (Radio-Canada)
Le ministère de la Santé et les administrations de la santé et des services sociaux des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) n’ont pas pris assez de mesures pour offrir des services de lutte contre les dépendances accessibles, coordonnés et sécuritaires sur le plan culturel, selon un rapport de la vérificatrice générale du Canada.

Le rapport déposé à l’Assemblée législative mardi souligne que le gouvernement a encore du travail pour améliorer ses services de traitement des dépendances.

Le territoire « affiche les taux de dépendance et de consommation de substances psychoactives parmi les plus élevés au Canada », note le document.

D’après les chiffres compilés par le gouvernement territorial, si les taux de tabagisme ou de consommation excessive d’alcool n’ont pas beaucoup changé ces dernières années, ils étaient, respectivement, environ deux fois plus élevés et une fois et demie plus élevés que les moyennes nationales.

Le Bureau de la vérificatrice générale constate que ni le ministère de la Santé ni les administrations n’ont déterminé comment fournir un accès équitable aux services de traitement des dépendances.

Il était difficile de savoir si la variabilité des services de lutte contre les dépendances au fil du temps et selon l’emplacement faisait partie de la conception du système de santé et de services sociaux ou si elle était attribuable à des lacunes au sein de celui-ci.Vérificatrice générale du Canada

L’un des aspects les plus importants est le manque de mesures visant à assurer que les services de lutte contre les dépendances offerts à la population autochtone sont sécuritaires sur le plan culturel.

Le programme de substances contrôlées, suivi par les professionnels de la santé publique des T.N.-O., permet à des résidents de réduire leur consommation d’alcool. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Le rapport met aussi en lumière le manque de suivi après un traitement pour les clients et le manque d’analyse de données pour déterminer l’efficacité des programmes.

Il déplore également un manque de coordination des services entre les fournisseurs, ce qui peut parfois empêcher les clients d’avoir accès à des ressources adéquates.

Si la problématique relève du ministère de la Santé et des Services sociaux, ce dernier est épaulé dans sa tâche par trois autres administrations : l’Administration des services de santé et des services sociaux des Territoires du Nord-Ouest; l’Administration des services de santé et des services sociaux de Hay River et l’Agence de services communautaires tłįchǫ.

Des points positifs

Malgré les lacunes du territoire, le rapport reconnaît que le gouvernement et les administrations ont procédé à quelques améliorations de service.

Par exemple, le ministère de la Santé et des Services sociaux a établi le Comité consultatif autochtone chargé de fournir des conseils et des directives au sujet du système de santé et des services sociaux.

Autre point positif, « en date de septembre 2020, il n’y avait pas de temps d’attente pour un rendez-vous initial avec une conseillère ou un conseiller dans six des sept régions offrant des services de santé et des services sociaux ».

Aussi, note Edy Merheb du Bureau de la vérificatrice générale, le ministère et les administrations ont ajusté certains de leurs services durant la pandémie. « Entre autres, ils ont offert des services par voie téléphonique principalement en donnant les outils technologiques pour y accéder. »

Le camp de guérison Aurora Village, qui a commencé comme un centre d’hébergement pour personnes itinérantes pendant la pandémie, a accueilli des Ténois aux prises avec des dépendances avant de fermer ses portes en avril 2022. (Travis Burke/CBC)

À la suite de son état des lieux, le Bureau de la vérificatrice générale a fait sept recommandations, toutes acceptées par les autorités.

Elles ont notamment trait à la fourniture d’un accès équitable aux services pour lutter contre les dépendances, à l’accroissement de la sécurisation culturelle dans les services, au ciblage des besoins des sous-populations ou encore à la mise en place d’un suivi après traitement.

Pour Julie Green, la ministre de la Santé et des Services sociaux du territoire, le rapport aide à cerner les points forts et les points à améliorer des programmes du gouvernement.

« Les travaux d’amélioration sont déjà en cours », dit aussi la ministre dans un communiqué.

Elle précise avoir hâte de discuter du plan d’action détaillé avec le Comité permanent des opérations gouvernementales.

Radio-Canada

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