Un rapport souligne les conséquences des phoques sur les poissons au Canada

La population de phoques gris en Atlantique est passée de 8000 individus en 1960 à plus de 300 000. (Photo d’archives/Damian Lidgrad, Ocean Tracking Network)

Des députés disent que les populations de phoques constituent un danger pour les stocks de poissons et perturbent les écosystèmes marins des océans Pacifique, Arctique et Atlantique.

Un rapport bipartisan du comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes intitulé Les impacts écosystémiques et la gestion des populations de pinnipèdes affirme que des mesures urgentes sont nécessaires et demande notamment une augmentation de la chasse aux phoques sans cruauté.

« L’objectif de ce rapport est d’attirer l’attention du MPO, des ministères concernés et du gouvernement canadien sur d’importantes preuves d’observation selon lesquelles la surpopulation de pinnipèdes sur les trois côtes du Canada a un impact important et dommageable sur la santé et la conservation des stocks de poissons et crée un déséquilibre dans nos écosystèmes marins », conclut l’étude.

« C’est pour cette raison que le Comité formule 17 recommandations adressées au gouvernement du Canada qui touchent à la science des pinnipèdes; à l’importance d’une récolte de pinnipèdes durable, sans cruauté et éthique; au développement de l’infrastructure nécessaire à une récolte accrue de pinnipèdes et à la promotion et la commercialisation des produits du phoque au Canada et à l’étranger.»

Ginny Boudreau fait partie de l’Association des pêcheurs côtiers du comté de Guysborough en Nouvelle-Écosse. (Robert Guertin /Radio-Canada)

Des conclusions bien reçues par l’une des témoins qui ont comparu devant le comité. Ginny Boudreau, de l’Association des pêcheurs côtiers du comté de Guysborough, a aussi été membre d’une équipe de travail scientifique sur les phoques de l’Atlantique réunie par le MPO en 2020 pour étudier les impacts de la prédation des phoques sur les stocks de poissons en Atlantique.

« Nous sommes soulagés qu’enfin quelqu’un entende le problème et, espérons-le, passe à l’action », dit-elle.

Il n’est même pas question de faire un meilleur travail, car ce travail n’a pas encore commencé. – Ginny Boudreau

En mai 2022, l’équipe de travail sur les phoques de l’Atlantique a qualifié les efforts du MPO pour mesurer l’impact de la population massive de phoques en Atlantique de « terriblement inadéquats ».

Le rapport conteste les affirmations du MPO selon lesquelles, pour la plupart, les phoques ne nuisent pas aux populations de poissons.

Le troupeau de phoques gris de l’île de Sable, au large de la Nouvelle-Écosse, est le plus grand du monde et abrite la grande majorité de la population du plateau néo-écossais, estimée à 310 000 individus.

Ce mois-ci, les scientifiques du MPO ont réduit leur estimation de la population de phoques du Groenland qui vivent principalement au large de Terre-Neuve-et-Labrador. La population est passée de 7,6 millions à 4,7 millions, sur la base d’une nouvelle modélisation, qui reflète une mortalité juvénile plus élevée depuis 2000.

Pas d’appel à l’abattage

Le rapport du comité n’appelle pas à l’abattage, mais les députés affirment que le gouvernement fédéral devrait promouvoir une augmentation sans cruauté de la chasse aux phoques.

Cédric Mimeault, Rémi Thenevot et Sarah Bergeron reviennent de la chasse aux phoques, sur la plage de Pointe-aux-Outardes, sur la Côte-Nord. (Mélissa Marcil/Radio-Canada)

Depuis 2009, l’Union européenne a interdit les importations de phoques, à l’exception de ceux capturés par les communautés autochtones. Tout effort visant à augmenter la chasse au phoque au Canada est donc un défi. Contrairement à la population de phoques, le marché des produits du phoque n’est pas sain.

Au cours des audiences du printemps, l’industrie canadienne des produits de la mer a appelé à une « extrême prudence » en ce qui a trait aux mesures pour contrôler la population croissante de phoques.

L’industrie a averti que ces mesures pourraient compromettre l’accès au marché et l’acceptation des fruits de mer canadiens.

« Certains importateurs et acheteurs nationaux ne veulent pas être liés à des entreprises ou à des pays associés à l’industrie de la chasse au phoque, le gouvernement doit donc faire preuve d’une extrême prudence pour ne pas mettre en péril les clients existants des entreprises canadiennes de produits de la mer », a souligné Paul Lansbergen, le président du Conseil canadien des pêches, aux députés.

Avec les informations de Paul Withers de CBC

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2 réflexions sur “Un rapport souligne les conséquences des phoques sur les poissons au Canada

  • jeudi 21 décembre 2023 à 07:00
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    Et où peut-on trouver le rapport? Quel est le titre du document? Merci

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    • jeudi 21 décembre 2023 à 11:36
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      Le nom du rapport a été ajouté à l’article.

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