Augmentation de 7 % des émissions de CO2: le Yukon présente son nouveau plan d’action
Le Yukon présente sa plus récente mise à jour de ses cibles environnementales pour 2030 avec un plan d’action pour atteindre son objectif de carboneutralité en 2050. Le territoire enregistre toutefois une augmentation de 7 % de ses émissions de gaz à effet de serre.
Dans son rapport, le gouvernement indique que les émissions de gaz à effet de serre du territoire, en excluant les émissions du secteur minier, se chiffrent à 588,2 kilotonnes de CO2, soit une augmentation de 1 % par rapport à 2010.
Par contre, en prenant en considération les émissions du secteur minier, le total des émissions du territoire a plutôt augmenté de 7 % depuis 2010. Selon le ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources, John Streicker, cette distinction avec l’industrie minière est importante à faire.
«Nous devons être prudents pour traiter cela d’une manière qui va vraiment résoudre le problème. Et pour le secteur minier, nous savons qu’il y a des hauts et des bas, alors c’est pour cette raison que nous voulons être transparents et prendre en considération ces hauts et ces bas», explique-t-il.
Pour parvenir à ses cibles pour 2030, le gouvernement présente une série de mesures qui touchent notamment le secteur des transports, le chauffage des bâtiments et la production d’énergie. L’exercice se veut une mise à jour des progrès accomplis jusqu’ici et une mise à niveau des cibles.
Au total, 42 nouvelles actions ont été ajoutées au plan climatique du Yukon.
Puisque le taux d’émission par habitant a baissé, passant de 18,8 tonnes en 2010 à 16,4 tonnes en 2021 d’après les données du rapport, c’est signe que la politique du gouvernement fonctionne, selon John Streicker.
L’opposition n’est toutefois pas du même avis et déplore que le gouvernement ait ignoré, dans sa mise à jour, la majorité des recommandations émises par le Conseil d’orientation sur le climat du Yukon.
«Au bout du compte, ce plan nous amène seulement à une réduction de 30 % de nos émissions de gaz à effet de serre», souligne le député néo-démocrate de Whitehorse Centre et critique officiel pour le parti, Lane Tredger, en ajoutant que, selon le conseil, il faut viser bien au-delà.
Lane Tredger critique également le fait que l’industrie minière ait jusqu’en 2035, soit 5 ans de plus que l’ensemble du territoire, pour atteindre ses cibles.
«L’industrie minière est un contributeur majeur de nos émissions. Lorsqu’on pense à la manière dont le secteur bénéficie des ressources du territoire, je pense que ce n’est qu’équitable de leur demander de faire leur part pour réduire les gaz à effets de serre», dit-iel.
Le critique pour l’environnement du Parti du Yukon, Scott Kent, craint que ce plan finisse par coûter plus cher aux contribuables, qui sont déjà aux prises avec l’inflation.
«Nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre, nous comprenons certainement cela, mais comment nous allons nous rendre jusque là et, plus important encore, combien ça va coûter est une notion qui est absente de ce rapport», conclut-il.
Le pronom iel, formé à partir des pronoms il et elle, est employé dans ce texte (ou cet article) à la demande de Lane Tredger, qui s’identifie comme une personne non binaire. |
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