L’année 2024 sous le signe de la consolidation pour la francophonie yukonnaise

Le président de la CSFY, Jean-Sébastien Blais, la directrice générale de l’AFY, Isabelle Salesse, et la directrice générale des Essentielles, Laurence Rivard. (Radio-Canada)

Pour la francophonie yukonnaise, l’année 2023 aura certainement été marquée par l’ouverture du programme d’éducation en français à Dawson ainsi que l’achat de l’immeuble abritant l’organisme les Essentielles. Si l’année a été l’occasion de victoires pour la communauté, 2024 s’annonce dans la continuité et la consolidation de ces acquis.

«L’année 2024 ne devrait pas être moins occupée, mais occupée de manière différente. Ce sera une année pour plutôt asseoir et solidifier ce qu’on a gagné en 2023», soutient le président de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY), Jean-Sébastien Blais.

La CSFY devra notamment terminer le transfert de la gestion de la garderie du Petit Cheval Blanc, qui est passé sous son égide en juillet, notant «1001 défis et 1001 détails avec lesquels travailler.»

«C’est de stabiliser les choses et de s’assurer que la fondation est solide pour que, lorsqu’on voudra ouvrir de nouvelles succursales ou de nouveaux points de service, on puisse avoir un programme en santé pour la petite enfance», souligne Jean-Sébastien Blais.

Le nouveau programme de français langue première accueille les élèves de la maternelle 4 ans à la 6e année. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Avec l’ouverture du programme d’éducation en français à Dawson, qui accueille depuis l’automne les élèves de la maternelle 4 ans à la 6e année, la commission scolaire doit aussi penser à se préparer aux négociations à venir avec le ministère de l’Éducation pour pérenniser le programme.

«Dans trois ans, on devra revenir vers le gouvernement du Yukon pour montrer nos résultats et l’on aura à négocier, espérons-le, pas seulement une entente de principe, mais un véritable décret pour établir un établissement scolaire à Dawson», explique le président de la CSFY.

Pour l’organisme communautaire Les Essentielles, l’année 2024 devrait sonner la fin des travaux de rénovation qui ont commencé depuis l’acquisition, en 2023, de l’édifice qu’ils occupaient depuis deux ans.

Le 26 octobre, l’organisme Les Essentielles a dévoilé le nouveau nom du bâtiment qu’il occupe, nommé en l’honneur de Flo Leblanc, l’une des fondatrices de l’organisme. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Une nouvelle marquise arborant le nouveau nom de l’édifice – Flo – devrait d’ailleurs être installée sous peu. Il leur faudra ensuite déterminer ce qu’il adviendra du terrain vacant situé juste à l’arrière du bâtiment, compris à l’achat.

«Il y a beaucoup d’idées, il y a beaucoup de gens qui nous demandent si l’on pourrait avoir une garderie francophone au centre-ville, des résidences pour personnes âgées semi-autonomes, mais en français. Je veux que ce soit la communauté qui décide ce qu’on fait avec ça», assure la directrice générale, Laurence Rivard.

Le nouveau plan de revendication de l’organisme, qui fait le portrait des besoins des Franco-Yukonnaises et permet de déterminer notamment si un ajustement de la programmation est nécessaire, est attendu pour le mois de mars.

«L’objectif de ça, c’est surtout d’aller voir les gouvernements pour revendiquer ce que les Franco-Yukonnaises nous disent, les obstacles qu’elles vivent dans toutes les sphères de leur vie», explique Laurence Rivard.

Du côté de l’Association franco-yukonnaise (AFY) et de sa directrice générale, Isabelle Salesse, la nouvelle année sera l’occasion de faire avancer le dossier des programmes d’études postsecondaires en français.

«On a fait une étude de faisabilité, on l’a présenté au département de l’éducation du Yukon et l’on espère pouvoir passer à la prochaine étape […] on a déposé une demande de financement pour travailler sur un modèle de gouvernance», dit-elle.

L’idée, précise-t-elle, serait de mettre sur pied une institution indépendante des établissements postsecondaires existants, en collaboration avec les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut.

Des défis de main-d’œuvre qui perdurent

C’était le cas en 2022 et ce fut le cas également en 2023, parmi les défis rencontrés par les organismes et organisations francophones du territoire, il y a ceux de l’embauche et de la rétention du personnel.

«C’est toujours un défi, je pense, à travers le Canada, dans les communautés francophones en milieu minoritaire, c’est un obstacle encore plus grand parce qu’il faut trouver du personnel qualifié et bilingue, donc ça a vraiment été un défi pour nous», indique Laurence Rivard.

Selon elle, toutefois, ce défi peut devenir un outil de revendication afin d’obtenir de meilleures conditions de travail pour les employés, notamment en misant sur le fait que le manque de personnel a un impact direct sur la qualité des services offerts.

Afin d’attirer et de garder plus d’employés, l’AFY a décidé, de son côté, d’implanter la semaine de quatre jours dans le cadre d’un projet pilote qui sera renouvelé au moins jusqu’à la fin de l’année financière, en mars.

«L’intention était de trouver des moyens pour être compétitifs avec le gouvernement parce qu’on ne peut pas donner le même niveau de salaire que le gouvernement ni le même niveau d’avantages sociaux, comme un régime de retraite», explique Isabelle Salesse.

La directrice générale assure avoir déjà vu des retombées positives à cette décision, notamment dans le recrutement de la main-d’œuvre.

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