L’ouverture des routes d’hiver attendue avec impatience au nord du Manitoba

Les routes d’hiver desservent 30 000 personnes dans 22 communautés. Chaque année, 2500 livraisons de marchandise y sont également acheminées. (PC/John Woods)

Des communautés du nord du Manitoba sont impatientes de voir l’ouverture des routes d’hiver. Leurs membres s’inquiètent des températures élevées qui pourraient retarder la construction de ces chemins et l’arrivée de biens essentiels.

D’après le gouvernement manitobains, les routes d’hiver desservent 30 000 personnes dans 22 communautés. Chaque année, 2500 livraisons de marchandise y sont également acheminées.

Dans la Première Nation de St-Theresa Point, située dans le secteur de Island Lake, les travaux de construction de la route d’hiver ont commencé en novembre, mais plus de neige et de temps froid sont nécessaires pour son ouverture, d’après le directeur des projets d’investissement de St-Theresa Point, Oscar Mcdougall

Il explique que la route est essentielle pour sa communauté ainsi que pour celles qui sont accessibles uniquement par les airs dans le secteur.

Or, en raison des « températures élevées », il ne croit pas que les routes seront ouvertes avant la date d’ouverture normale, soit le 20 janvier.

«Je ne suis pas sûr que nous pourrons l’ouvrir le 20 janvier, mais nous y travaillons», dit-il.

Historiquement, les températures les plus élevées atteignent en moyennes -15,6 °C en décembre dans la région. En 2023, cette moyenne a atteint -3,8 °C pour le mois de décembre.

Un résident de St-Theresa Point, Ralph Harper, espère que la rivière gèlera bientôt. Selon lui, les changements climatiques ont raccourci la période de fonctionnement de la route.

«Nous dépendons de la route d’hiver pour nos approvisionnements, nos matériaux, notre nourriture, notre essence. Nous n’avons qu’une courte fenêtre», déclare-t-il.

Les changements climatiques sont bien réels. Cette année est probablement la pire que nous ayons jamais connue.

– Ralph Harper, résident de St-Theresa Point

La route d’hiver est cruciale pour la Première Nation de St-Theresa Point, selon Ralph Harper. (Photo d’archives/Radio-Canada/Tyson Koschik)

Pour sa part, le chef du Conseil tribal de Keewatin, Walter Wastesicoot, explique qu’en raison du manque de neige, les communautés ont commencé à s’inquiéter de l’ouverture des routes d’hiver dès novembre.

«Les gens apprécient le temps chaud, mais pour moi, c’est effrayant», dit-il.

M. Wastesicoot affirme que le Canada et le Manitoba ont ignoré les besoins des Premières Nations du Conseil tribal. Ce dernier représente 11 communautés réparties dans le nord du Manitoba, dont 9 vivent sans accès aux routes d’hivers du Manitoba.

Les saisons hivernales sont de plus en plus courtes et il ne faudra pas attendre longtemps avant qu’il n’y ait plus de saison des routes d’hiver

– Walter Wastesicoot, chef du Conseil tribal de Keewatin

Selon l’enseignante de sciences au Collège universitaire du Nord Christa Dubesky, quand elle a déménagé dans le Nord il y a 20 ans, elle pouvait accéder aux routes de glace de la mi-décembre à la mi-février. Aujourd’hui, les communautés peuvent accéder à ces routes essentielles deux ou trois semaines par an.

«Les effets du changement climatique se font sentir tout au long de l’année dans le nord du Manitoba, en particulier pour les communautés périphériques dont l’accès aux routes d’hiver est de plus en plus restreint», explique-t-elle.

«C’est un peu terrifiant parce qu’on dépend de ces routes», ajoute Christa Dubesky.

Des pistes de solution

Le directeur de l’Institut des transports de l’Université du Manitoba, Barry Prentice, estime que d’autres voies de transport pourraient remplacer les routes de glaces.

Il précise qu’il est possible d’utiliser des drones et l’exploration de données pour déterminer la meilleure façon d’expédier les marchandises.

Barry Prentice croit cependant que les dirigeables sont une option intéressante pour résoudre les problèmes de transport dans le Nord.

«La principale raison pour laquelle le Nord s’appauvrit est l’absence de moyens de transport», lance-t-il.

D’après le chef du Conseil tribal de Keewatin, Walter Wastesicoot, son organisation a proposé au Canada et au Manitoba de réaliser une étude sur des routes praticables en toute saison afin de construire des routes dans neuf Premières nations.

Cette infrastructure leur permettrait de rester connectées au reste de la province tout au long de l’année et devient impérative face au changement climatique, selon lui.

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