Un nouveau conseil se penche sur la sécurité du nord au Yukon

Ken Coates, qui préside le conseil consultatif sur la sécurité de l’Arctique au Yukon, serre la main du premier ministre Ranj Pillai. (Radio-Canada/Sarah Xenos)

Un conseil consultatif a été mis sur pied par le gouvernement du Yukon dans l’espoir d’améliorer la sécurité de l’Arctique. Un premier rapport qui vise à déterminer les risques possibles et les secteurs du territoire qui doivent être renforcés est attendu ce printemps.

Le président du programme de gouvernance autochtone à l’Université du Yukon, Ken Coates, est à la tête de ce conseil consultatif, composé d’experts de partout au pays et spécialisés dans le domaine de la défense, la géopolitique internationale et l’Arctique. Son budget s’élève à 100 000 $.

L’objectif de ce groupe d’experts est d’identifier les infrastructures à améliorer, ce qui comprend notamment le réseau électrique et les infrastructures dans les communautés, ainsi que les priorités que le gouvernement devrait prendre en compte.

«Sommes-nous prêts face à ce qui est imprévisible? Je ne pense pas que le Canada l’est et je ne pense pas que le Yukon l’est encore tout à fait», soutient le président du conseil en conférence de presse.

Grâce à ces recommandations, le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, espère avoir les outils nécessaires pour négocier à la table avec le ministère fédéral de la Défense sur l’importance d’investir au Yukon. «Nous voulons être préparés.»

«C’est une conversation importante à avoir, surtout si ça mène à rediriger de futurs fonds vers le Yukon, ce qui nous aiderait à diversifier notre économie, mais aussi à faire [du territoire] un endroit plus sécuritaire», souligne Ranj Pillai.

Selon Ken Coates, le Yukon peut déjà compter sur la présence des Rangers canadiens et sur l’expertise déjà bien établie au territoire, concernant le monde subarctique, ce qui pourrait être un atout notamment dans la formation de militaires.

Le Yukon aurait toutefois avantage à solidifier ses relations non seulement avec l’Alaska, l’un des États les plus militarisés des États-Unis, mais également avec ses partenaires alliés du monde circumpolaire, croit-il.

Le gouvernement et le nouveau conseil consultatif s’entendent sur la notion qu’il est impératif de commencer la planification dès maintenant pour construire des infrastructures qui pourraient s’avérer essentielles à l’avenir.

«La sécurité et la défense : ce n’est pas une question [sur la façon dont] on se sent aujourd’hui. Nous devons planifier pour dans 15, 20 et 30 ans […] et faire ce que nous pouvons face à un monde incertain», illustre Ken Coates.

Le Yukon possède environ 200 km de côte sur la mer de Beaufort, au nord du territoire. (AP/David Goldman)

«Si une augmentation du trafic maritime dans le nord-ouest du Canada par la mer de Beaufort est à prévoir, si ça devient l’une des principales routes de transport d’ici 25 ans, alors nous sommes en retard pour construire quelque chose là-bas», donne en exemple Ranj Pillai.

À plusieurs reprises, le premier ministre et le président du conseil consultatif ont également mentionné que la présence de minerais critiques dans le sol yukonnais devrait être considérée comme un atout par Ottawa dans un monde où l’accès à ces minéraux n’est pas garanti à l’échelle internationale.

Le premier ministre se veut rassurant : même s’il reste du travail à accomplir, les Yukonnais n’ont pas à craindre pour leur sécurité.

«Je ne perds pas le sommeil la nuit. Je pense que notre pays fait un bon travail à prendre soin de nous. Est-ce qu’on a plus de travail à faire? Oui. Est-ce que le Yukon a beaucoup à offrir? Oui. Est-ce que notre voix doit être respectée et partagée à la table? Absolument!», dit Ranj Pillai.

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