La Russie inaugure un brise-glace nucléaire pour ses exportations d’hydrocarbures

Le brise-glace à propulsion nucléaire Ural sort du chantier naval de Baltiysky à Saint-Pétersbourg, le 23 novembre 2022, pour voguer vers Mourmansk, dans l’Arctique russe. (Dmitri Lovetsky/AP)
La Russie a inauguré mardi un nouveau brise-glace à propulsion nucléaire qui doit faciliter ses exportations d’hydrocarbures vers l’Asie via l’Arctique, au moment où Moscou réoriente sa stratégie énergétique en raison des sanctions occidentales contre son offensive en Ukraine.

« Le développement des [routes maritimes du Nord] permettra à la Russie de réaliser pleinement son potentiel d’exportation et d’établir une route logistique efficace, y compris vers l’Asie du Sud-Est », a affirmé le président russe Vladimir Poutine dans un discours retransmis par visioconférence lors de la cérémonie de mise en service à Saint-Pétersbourg.

Ce nouveau navire à propulsion nucléaire, de plus de 170 mètres de long, peut briser la glace jusqu’à trois mètres de profondeur. Il est le troisième exemplaire d’une série lancée par le géant de l’énergie atomique Rosatom.

Baptisé « Ural » en hommage à la région russe de l’Oural (centre-ouest), il peut transporter jusqu’à 54 membres d’équipage, selon Rosatom.

Son déploiement doit permettre d’assurer la suprématie russe dans l’Arctique, stratégie assumée par Vladimir Poutine, alors que Moscou fait face aux ambitions d’autres puissances.

Selon M. Poutine, l’Ural opérera « dès décembre » dans l’Arctique, région où la Russie produit du gaz naturel liquéfié (GNL) destiné initialement à l’Europe.

Le pays, premier exportateur de gaz du monde et numéro deux pour le pétrole, veut désormais réorienter ses livraisons d’hydrocarbures vers l’Asie, parce que l’Union européenne a décidé d’un embargo progressif sur ses importations de pétrole russe et a largement réduit celles en gaz pour protester contre l’attaque russe en Ukraine.

L’une des voies dans les eaux gelées de l’Arctique, la « route maritime du Nord », est désormais plus facilement navigable du fait de la fonte des glaces entraînée par le réchauffement climatique.

Moscou espère qu’elle permettra d’augmenter le transport d’hydrocarbures vers l’Asie du Sud-Est en reliant les océans Atlantique, Pacifique et Arctique.

La Russie, seul constructeur et opérateur de brise-glace nucléaires du monde, a également mis à l’eau mardi le « Yakutia », de la même série que l’Ural, mais son entrée en service effective n’est prévue que « fin 2024 », selon Vladimir Poutine.

Un gigantesque navire russe à propulsion nucléaire, de plus de 200 mètres de long, doit également voir le jour en 2027.

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