La fonte du pergélisol et ses conséquences inattendues sur les rivières nordiques
Avec le dégel du pergélisol, le comportement des rivières nordiques défie les prédictions, selon une étude à laquelle a participé Pascale Roy-Léveillée, professeure au Département de géographie de l’Université Laval. Alors que les scientifiques s’attendaient à voir une migration importante des grandes rivières sinueuses, la nature leur a prouvé le contraire.
«Le pergélisol, ça contient de la glace de sol qui lie toutes les particules du sol ensemble, ça agit un peu comme un ciment. Puis, avec le dégel, comme on peut s’y attendre, le sol a moins de cohésion. Ces particules-là tiennent ensemble moins facilement, donc les berges sont plus vulnérables à l’érosion, à un niveau plus rapide. Du moins, c’est ce que croyaient les scientifiques», explique Pascale Roy-Léveillée, titulaire de la chaire de recherche en partenariat sur le pergélisol au Nunavik.
Cependant, avec le temps et de nombreuses analyses du terrain et d’images satellites, les scientifiques ont constaté une décélération du mouvement des berges, une conséquence inattendue et importante à long terme, selon la professeure.
D’après l’étude, la fonte du pergélisol permettrait aux plantes d’avoir plus d’espace dans la terre pour faire des racines, ce qui aiderait donc à stabiliser le sol. Cette hypothèse ouvre la voie à de nombreuses études, selon la chercheuse.
Des fois, on pense à la fonte du pergélisol comme si c’était la fin. Mais en fait, l’environnement continue à vivre.
— Pascale Roy-Léveillée, titulaire de la Chaire de recherche en partenariat sur le pergélisol au Nunavik et professeure au Département de géographie de l’Université Laval
À lire aussi :