La GRC prend en compte la perception des agents dans la collecte de données ethniques
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) indique que la perception des agents est l’un des facteurs pris en considération pour déterminer l’identité des personnes qui interagissent avec les membres de la GRC dans certaines communautés du Manitoba, notamment la ville de Thompson, dans le cadre d’un projet pilote lancé au début de l’année.
Il a pour but de mieux comprendre les interactions entre les agents de la GRC et les personnes noires, autochtones et d’autres personnes racisées, afin d’améliorer les services de la police dans diverses communautés.
La directrice intérimaire de l’Unité antiracisme de la GRC, Mai Phan, a indiqué que les policiers de Whitehorse, au Yukon, de Wood Buffalo/Fort McMurray, en Alberta, et de Thompson, au Manitoba, ont commencé à recueillir ces données le 8 janvier. Elles ont été compilées durant des contrôles de bien-être, des arrestations ou des situations ayant nécessité le recours à la force.
«La perception des agents est une mesure importante pour déterminer si l’identité ethnique et l’identité autochtone sont des facteurs qui influe sur les résultats pour différents groupes de personnes», affirme Mai Phan.
Mai Phan ajoute que la GRC utilise les Normes relatives aux données contre le racisme de l’Ontario.
«Nous demandons aux agents de faire des estimations en se basant sur leurs observations. Ils peuvent aussi se baser sur des informations qu’ils ont déjà recueillies sur des individus dans le passé ou de leur connaissance de la communauté qu’ils desservent», ajoute-t-elle.
Nous utiliserons ces données pour analyser l’impact et les résultats pour les groupes communautaires dans les sites pilotes.
– Mai Phan, directrice intérimaire de l’Unité antiracisme de la GRC
Daniel Hidalgo, cofondateur de l’équipe autochtone de désescalade Sabe Peace Walkers, affirme qu’il a déjà eu des interactions négatives avec la police. Il pense que cela est dû en partie à son apparence et à ses origines jamaïcaines et chiliennes.
Il raconte qu’il a déjà été arrêté par la police lorsqu’il quittait un magasin.
«J’ai été face à un manque de compréhension, mais aussi à un désir d’en apprendre plus», affirme Daniel Hidalgo.
Il espère que la collecte de données ethniques de la GRC contribuera à l’égalité de traitement des personnes racisées dans le système judiciaire.
Il y a beaucoup d’avantages à cela, mais je vois aussi des risques et des inquiétudes.
– Daniel Hidalgo, cofondateur de l’équipe autochtone de désescalade Sabe Peace Walkers
Daniel Hidalgo estime qu’il sera difficile pour les agents de présumer de l’identité d’une personne dans les communautés où les gens ont diverses origines.
«Les données et les interactions devraient être compilées sur la base d’éléments autres que les éléments visuels», ajoute-t-il.
Selon la GRC, les données seront collectées pendant un an, puis elles seront ensuite rendues anonymes avant d’être mises à la disposition du public sous forme de données ouvertes.
Ce projet pilote sera aussi lancé en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse au cours de l’année.
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