La fermeture de la route cause une pénurie de denrées et de médicaments à Tuktoyaktuk
Les résidents de Tuktoyaktuk, aux Territoires du Nord-Ouest, doivent composer avec une pénurie de denrées et de médicaments parce que la route qui mène à la communauté est toujours fermée en raison des conditions météorologiques.
La route est fermée depuis plus d’une semaine en raison d’importantes accumulations de neige.
«Même si un convoi roule sur l’autoroute, nous demandons aux résidents de ne pas prendre la route parce que de l’équipement lourd est toujours en action. C’est également illégal et non sécuritaire de conduire sur une route qui est fermée», indique le gouvernement.
Une résidente de Tuktoyaktuk, Clara Ann Bates, souligne que les étalages des épiceries se vident de plus en plus avec le prolongement de la fermeture de la route. Elle dit qu’elle a été incapable de se rendre à Inuvik pour rendre visite à sa soeur qui s’y trouvait pour un rendez-vous médical.
Le maire de la communauté, Erwin Elias, dit avoir songé à déclarer l’état d’urgence en raison de la situation.
«Aucun employé du gouvernement ne nous avait contactés pour voir comment nous allions», dit-il.
«Le centre de santé, l’une des entités du gouvernement, m’a appelé pour m’avertir d’une pénurie de médicaments. Les commerces se sont vidés, la nourriture venait à manquer», précise-t-il, ajoutant que les déplacements médicaux ont également été perturbés.
Le maire raconte aussi que des jeunes et leurs accompagnateurs sont restés coincés plusieurs jours à Inuvik où ils étaient venus pour un tournoi de hockey. Ils ont dû noliser un avion pour rentrer à la maison, ce qui s’est avéré coûteux, mais nécessaire, selon Erwin Elias.
«Nous n’avions pas le choix. Nous ne pouvions pas laisser les jeunes et les bénévoles à Inuvik plus longtemps», dit-il.
Des travaux nécessaires pour améliorer la route
Le maire de Tuktoyaktuk indique que la fermeture de la route est notamment due à des travaux qui ne sont toujours pas terminés, ce qui rend la neige plus susceptible de s’y accumuler et d’obstruer le trafic, une situation «signalée depuis des années».
«Lorsque la route a été construite, cela n’a pas été fait avec la qualité qu’elle était censée avoir. Cela fait maintenant sept ans et il n’y a eu aucune amélioration», assure-t-il. Selon lui, le gouvernement aurait même reçu un financement pour les travaux de réfection sans toutefois utiliser ce montant.
Un porte-parole du ministère de l’Infrastructure a expliqué, dans un courriel, que l’enveloppe fédérale de 14 millions de dollars, annoncée l’année dernière, sera dépensée au cours des cinq prochaines années pour améliorer la route.
Une partie des travaux ont été exécutés l’été dernier, et 11 000 mètres cubes de revêtement de gravier ont été ajoutés. Les travaux à venir, quant à eux, consistent dans le relèvement de la route et dans la réhabilitation des zones prioritaires, en plus d’une étude topographique pour évaluer l’état du canal hydraulique afin de planifier les prochains travaux à réaliser.
Erwin Elias rappelle que plusieurs glissements de terrain sont survenus au printemps dernier le long de la route qui relie Inuvik à Tuktoyaktuk. Et avec l’importante quantité de neige enregistrée dans la région cet hiver, il s’attend à ce que la situation soit encore pire au printemps prochain.
«Le gouvernement doit être au-devant de tout ça. La seule manière de s’en sortir, c’est d’améliorer la route», dit-il.
À lire aussi :