Une illusion d’optique a causé l’écrasement d’un hélicoptère dans l’Extrême-Arctique
L’écrasement d’un hélicoptère qui transportait du personnel de recherche près de Resolute Bay, dans l’Extrême-Arctique, l’été dernier, est dû à une perte de repères visuels du pilote, d’après un rapport du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST).
Le 28 juin 2023, un appareil Bell 206L du transporteur Custom Helicopters s’est écrasé après une descente amorcée par inadvertance
, dans le nord de l’île Devon, dans des conditions qualifiées de lumière plate
, qui créent une illusion d’optique, d’après le BST.
Le pilote et les deux passagers n’ont été que légèrement blessés. Ils devaient effectuer un relevé des calottes glaciaires dans le cadre du Programme du plateau continental polaire.
Lorsque le pilote est arrivé à la calotte glaciaire du Devon, il a conclu que la définition de la surface était insuffisante pour atterrir de façon sécuritaire et a fait demi-tour. Environ 45 minutes plus tard, il a de nouveau tenté l’opération, mais a heurté le terrain après avoir perdu le contact visuel des rochers qu’il utilisait comme repères, comme l’explique le BST.
Les conditions de lumière plate se produisent principalement dans des régions enneigées, mais aussi dans la poussière, le sable, les vasières ou l’eau miroitante
, peut-on lire dans le rapport. La lumière plate peut complètement masquer les caractéristiques du terrain
, écrit le BST, ce qui rend les distances et les obstacles difficiles à évaluer.
Elle peut donner aux pilotes l’illusion qu’ils sont en montée ou en descente, alors qu’ils volent de fait en palier
, indique le rapport du BST, citant une définition de l’Agence américaine de l’aviation civile (FAA).
L’un des passagers a utilisé un téléphone satellite pour appeler le Programme du plateau continental polaire. Les occupants ont été secourus deux heures et demie plus tard.
Formation sur les conditions arctiques
Après cet événement, la compagnie Custom Helicopters, établie au Manitoba, a ajouté une formation sur ces conditions de lumière plate et offre une formation sur les conditions météorologiques arctiques à ses pilotes qui se rendent dans des régions éloignées, comme l’indique le BST.
Le rapport note également que le pilote n’avait pas accès à un téléphone ni à Internet pour vérifier les conditions météorologiques avant le décollage.
Le BST ne fait aucune recommandation, mais précise l’importance pour les exploitants aériens de sensibiliser leurs équipes à cet effet et de réduire les risques associés à ces conditions : L’utilisation de casques, de ceintures de sécurité et de dispositifs de retenue du fret est essentielle pour améliorer les chances de survie.
Avec des informations d’Emma Tranter
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