La francophonie des T.N.-O. se donne un plan pour les sept prochaines années

Le Plan de développement global 2023-2030 présente sept stratégies articulées autour de trois axes : capacités et ressources communautaires renforcées, communauté dynamique et engagée, et leadership partagé et synergie des organismes. (Radio-Canada/Julie Plourde)

La Fédération franco-ténoise (FFT) a dévoilé, le 1er mai, son nouveau Plan de développement global (PDG), une feuille de route offrant une vision et des actions pour les sept prochaines années, afin de permettre l’épanouissement de la communauté francophone des Territoires du Nord-Ouest.

La directrice de la FFT, Audrey Fournier, dit qu’il s’agit d’un outil qui porte la vision de la communauté francophone des T.N.-O.

«C’est l’aboutissement d’un gros travail de collaboration, de réflexion avec des représentants des organismes francophones et des membres de la communauté», explique-t-elle.

La directrice de la Fédération franco-ténoise, Audrey Fournier, le 3 mai 2024. (Radio-Canada/Julie Plourde)

Ce plan est en développement depuis quelques années. Il devait être publié à l’automne 2022, mais sa sortie avait été reportée pour permettre à l’organisme porte-parole de la communauté francophone de prendre le temps de bien faire les choses.

Le PDG 2023-2030 présente sept stratégies articulées autour de trois axes : capacités et ressources communautaires renforcées, communauté dynamique et engagée, et leadership partagé et synergie des organismes.

Besoin d’infrastructures

L’une des priorités mises de l’avant par le PDG est la diversification du financement des organismes franco-ténois, qui font face à d’importantes difficultés sur le plan financier dans une région particulièrement touchée par le coût de la vie élevé, autant à Yellowknife que dans les communautés.

«Le faible niveau de financement constitue un obstacle majeur au développement des organismes et, par extension, de la communauté franco-ténoise dans son ensemble», peut-on lire dans le PDG.

«Énormément de nos organismes sont sous-financés et ils ont à peine le minimum pour se soutenir», dit Audrey Fournier.

C’est inquiétant, car le coût de la vie augmente et le financement n’augmente pas de la même façon. Alors, notre capacité à réellement mettre ce qu’on veut en œuvre est réduite.

– Audrey Fournier, directrice de la Fédération franco-ténoise

La FFT compte mettre en place une campagne de sensibilisation politique pour informer les élus de la précarité financière des organismes franco-ténois.

«Il y a l’idée de se positionner davantage […] et d’expliquer le contexte particulier, mieux faire connaître cette réalité typique au Nord et qui est peut-être mal comprise», ajoute la directrice de la FFT.

Parallèlement, le recrutement et la rétention du personnel sont un autre frein au développement de la communauté. La FFT pilotera donc, au cours des prochaines années, une stratégie d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre.

Finalement, un autre élément clé du PDG, mais qui n’est pas une idée nouvelle, est de doter la communauté d’infrastructures, comme des lieux de rassemblement. Cela fait déjà quelques années que la FFT évoque l’idée d’un centre communautaire à Yellowknife. Loin d’abandonner cette idée, l’organisme réitère ce besoin d’infrastructures.

«On parle d’avoir accès à de meilleures infrastructures pour l’éducation, à des lieux de rassemblement pour la communauté, des espaces pour faire valoir la culture, l’art», indique Audrey Fournier.

Faire de la place aux régions

Le plan fait aussi une place aux régions à l’extérieur de la capitale. Le document invite les organismes francophones à trouver des façons d’étendre leurs antennes au cours des prochaines années dans les collectivités où vivent des Franco-Ténois, selon Audrey Fournier.

«Le [plan] est pensé de façon à ce que l’entièreté des stratégies s’applique aux régions.»

Marie-Christine Aubrey, résidente de Fort Smith et membre du conseil d’administration de la FFT, estime que c’est une bonne nouvelle.

Selon elle, les francophones de Fort Smith ont besoin de se rassembler et d’entretenir leur sentiment d’appartenance, ce qui se fait plus facilement depuis que l’Association franco-ténoise du Sud et de l’Ouest a une employée permanente sur place.

Marie-Christine Aubrey vit à Fort Smith depuis 31 ans. Elle est également membre du conseil d’administration de la Fédération franco-ténoise et représentante des T.N.-O. auprès de la Fédération des aînés et aînées francophones du Canada. (Photo : Marie-Christine Aubrey)

Elle reconnaît toutefois que Yellowknife aura toujours plus de services, compte tenu du poids démographique des Franco-Ténois dans la capitale.

«Yellowknife a une beaucoup plus grosse population de francophones. C’est inévitable, les fonds sont là», indique la Française d’origine qui vit à Fort Smith depuis 31 ans.

Audrey Fournier est consciente de ces difficultés, mais elle ne peut dire de quoi aura l’air l’offre de services en français dans les régions, où la réalité est totalement différente.

Elle espère tout de même qu’elles seront mieux desservies à l’avenir.

«C’est vraiment de trouver des idées qui permettent de respecter les capacités de ces régions-là, puis en même temps, de prendre en compte leurs besoins, leur existence, puis de voir qu’ils ont tout autant le droit d’avoir accès à une vie en français aussi», ajoute-t-elle.

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Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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