Le Carrefour Nunavut célèbre ses 15 ans
Un texte de Justine Beaulieu-Poudrier
Le Carrefour Nunavut, qui travaille pour le développement économique sur le territoire, souligne son 15e anniversaire […]
Poursuivre la mission originale
L’inclusion est au cœur de la mission entrepreneuriale du Carrefour Nunavut depuis ses débuts.
On voulait que le développement économique communautaire puisse servir vraiment au territoire, mais en incluant tout le monde, les francophones et les francophiles, explique Danielle Samson, ancienne directrice générale de l’organisme de 2012 à 2015.
Pour elle, l’importance d’établir des partenariats a toujours fait partie de la mission de l’organisme. « Il fallait trouver des idées qui mettent à profit les connaissances ou le savoir de certains francophones pour en faire bénéficier la majorité. »
Plusieurs projets ont d’ailleurs été bâtis sur ces bases, comme des initiatives d’écotourisme, ou encore des offres de services, notamment pour l’employabilité.
La mise en place des services d’aide à l’emploi représente, pour Danielle Samson, l’un des plus grands succès du Carrefour Nunavut. « Je suis contente de voir que ce service existe encore aujourd’hui […] puis de voir que le directeur général actuel l’a mené encore plus loin. »
Bâtir des ponts entre les communautés
Pour les dirigeants du Carrefour Nunavut, tisser des liens entre les différentes communautés du territoire demeure une priorité.
En partenariat avec des membres de la communauté inuit, l’organisme a développé une vaste gamme d’activités, comme un marché de Noël avec des artisans inuit, la visite de l’Assemblée législative du Nunavut et une marche gourmande sur la toundra.
On estime que, quand on arrive dans une communauté, la meilleure façon de faciliter l’intégration et l’insertion au sein de cette nouvelle société, c’est de faire en sorte qu’il y ait des liens, et nous le faisons donc à travers ce genre d’activités, explique Francis Essebou, directeur général depuis 2019.
Promouvoir la vie au Nunavut
« Le Carrefour Nunavut tente par différents moyens d’attirer des gens des quatre coins du pays et d’ailleurs. Il y en a qui viennent du Québec, de l’Ontario et de l’Alberta […] et il y a des gens qui viennent directement de l’international », explique Francis Essebou.
En novembre dernier, des représentants du Carrefour Nunavut se sont rendus au Maroc et en France pour faire la promotion des emplois sur le territoire. « Les salaires chez nous sont très compétitifs par rapport aux autres provinces et territoires. »
Le directeur général croit que le Nunavut représente une destination de choix pour les immigrants qualifiés.
Au fur et à mesure que nous parlons du Nunavut à l’extérieur, les gens découvrent qu’il y a des opportunités de ce côté, et que ça ne sert à rien d’aller perdre du temps dans les grandes villes où la compétition est parfois très féroce.
« J’étais très intéressé par le métier d’agent correctionnel, et j’ai appliqué dans le Sud. Seulement, c’était un long processus », raconte Christian Dioh, un ancien client de l’organisation.
Établi à Iqaluit depuis 2018, le Camerounais d’origine affirme que l’accompagnement reçu du Carrefour Nunavut a facilité son intégration sociale et professionnelle au sein de sa nouvelle communauté.
Soutenir les nouveaux arrivants
Le coût de la vie, la rareté du logement et l’isolement sont des difficultés auxquelles font face tous les habitants du Nunavut. À cela s’ajoute le défi de la langue pour plusieurs immigrants francophones.
Quand je suis arrivé, je parlais un tout petit peu d’anglais, mais pas tant que ça, se souvient Christian Dioh, qui pense que les nouveaux arrivants ne devraient pas hésiter à faire appel aux services du Carrefour Nunavut.
« Vous savez que la plupart des entreprises ou des organisations ici sont anglophones. Or, nous recevons des clients qui sont parfois des clients unilingues francophones », fait remarquer, de son côté, le directeur général.
Le Carrefour Nunavut a donc mis sur pied des cours d’anglais pour les nouveaux arrivants. « Nous voulons leur donner quelques rudiments de la langue anglaise pour qu’ils puissent échanger, que ce soit dans la vie quotidienne, que ce soit dans le milieu professionnel. »
« Nous sommes sur la bonne voie »
Francis Essebou soutient que son organisation est en plein essor. « Nous avons 1043 personnes qui ont bénéficié de nos services au cours de la période 2023-2024. »
Il ajoute que les demandes de service auraient presque doublé depuis la période précédente.
Au fur et à mesure que le Carrefour évolue, nous essayons d’améliorer nos services et nos activités et nous injectons de nouvelles possibilités pour permettre aux territoires de connaître un certain essor grâce aux francophones, affirme Francis Essebou, directeur général du Carrefour Nunavut.
Malgré des problèmes sociaux et économiques qui perdurent, Francis Essabou envisage de façon positive l’avenir du Carrefour Nunavut. « Personnellement, je n’ai pas d’inquiétude, je pense que nous sommes sur la bonne voie. »
Dans les prochains mois, le directeur général souhaite mettre en place des missions économiques pour nouer des relations d’affaires et convaincre plus de francophones de venir s’établir ou d’investir au Nunavut.
Avec des informations de Matisse Harvey
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