Antoine Gagnon : nouvel horizon au Secrétariat aux affaires francophones des T.N.-O.

Antoine Gagnon, souriant à la caméra, à l'extérieur
Le 3 juin dernier, Antoine Gagnon a succédé à Benoît Boutin en tant que directeur général du Secrétariat aux affaires francophones. (Cristiano Pereira/ L’Aquilon)

Lors de son entretien avec Médias ténois, le nouveau directeur général du Secrétariat aux affaires francophones, Antoine Gagnon, aborde son rôle avec une perspective enrichie par son expérience précédente au ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation.

Ayant officiellement pris ses fonctions le 3 juin, il souligne l’importance de bâtir sur les acquis et de maintenir les stratégies efficaces déjà mises en place par son prédécesseur, Benoît Boutin.

M. Gagnon met l’accent sur la continuité des efforts pour soutenir et améliorer les services en français, notamment dans le domaine de la santé, tout en renforçant les relations avec les partenaires fédéraux et territoriaux. Il envisage de faire participer davantage la communauté francophone dans les décisions du secrétariat à travers des mécanismes de consultation formels, reconnaissant l’importance cruciale de la communication et de la collaboration pour répondre aux besoins spécifiques de la francophonie des Territoires du Nord-Ouest.

Tout en découvrant l’ampleur de son nouveau rôle, M. Gagnon est déterminé à favoriser une transition harmonieuse et à respecter les structures en place pour assurer la continuité des services et des projets stratégiques.

Médias ténois : Quelles sont vos premières impressions sur votre nouveau rôle et les responsabilités qui l’accompagnent?

Antoine Gagnon : C’est encore tout frais. C’est ma troisième semaine. J’ai commencé le 3 juin et j’apprends beaucoup. J’avais une connaissance des dossiers par la bande puisque j’étais déjà au ministère de l’Éducation, Culture et Formation. J’avais un lien avec le secrétariat, avec mon ancien emploi. J’avais déjà travaillé avec Benoît, l’ancien directeur général, sur différents dossiers. Ce que je comprends, c’est que le secrétariat est assez mature. Ils ont fait de l’excellent travail depuis la création du secrétariat pour soutenir les ministères, puis aussi faire comprendre aux ministères l’aide qu’on peut leur apporter.

Mon but, ce que je comprends depuis mon arrivée, c’est vraiment de conserver ces acquis-là, puis de travailler finalement avec ce qui a été bâti au fil des dernières années… ne rien changer pour l’instant. Mais je découvre une belle organisation au niveau du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, qui a un réseau de coordonnateurs bien implantés, puis des services qui sont utilisés par les différents ministères.

Mt : Pouvez-vous nous parler de votre expérience précédente au ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation et comment cela vous a-t-il préparé pour ce nouveau rôle?

AG : Certainement. J’étais gestionnaire, donc « manager », dans l’équipe des programmes relatifs au marché du travail, au ministère de l’Éducation, dans le même édifice. Je travaillais beaucoup avec l’immigration, dont l’immigration francophone. Les programmes relatifs au marché du travail, bien, c’est une entente avec le fédéral aussi, c’est des ententes de transfert, puis on a des discussions avec les provinces et territoires et le gouvernement fédéral, avec le ministère d’Emploi, Développement social Canada, puis Immigration, Réfugiés, Citoyenneté Canada dans mon ancien poste.

Ça m’a formé aux relations avec le fédéral, aux relations avec nos homologues des provinces et territoires, puis localement aux relations avec les organismes aux T.N.-O. Les services d’établissement d’immigration sont principalement offerts par les organismes francophones, dont la Fédération franco-ténoise (FFT), le Collège nordique francophone et le CDETNO.

Je travaille avec eux sur différents groupes de travail, certains dont le GTNO était le président de table. Disons qu’il y a certains groupes de travail comme le partenariat, le calendrier d’immigration et le réseau d’immigration francophone où c’était la communauté ou les organismes qui étaient les leaders.

Tout ça pour dire que j’ai appris et j’ai bâti avec mes relations. J’ai fait cinq ans à ce poste-là, et j’ai eu l’occasion d’avancer dans ma carrière, de prendre un poste de direction générale. Avant de rentrer au gouvernement des T.N.-O., j’ai travaillé pour Diavak, il y a quelques années, en communication, et aussi au CDETNO comme directeur général, où je travaillais étroitement avec la FFT.

C’est là que j’ai aussi bâti mon réseau au Canada, dans la francophonie canadienne, qui est quand même assez important avec le secrétariat et les homologues du secrétariat partout dans les provinces et territoires. Un point important, peut-être pour terminer, c’est qu’avant que je prenne le poste de direction générale du secrétariat, j’étais aussi membre bénévole du conseil d’administration de Médias ténois, qui comprend Radio Taïga et L’Aquilon.

C’est sûr que je voulais continuer à être dans ce conseil d’administration là. J’ai dû partir étant donné la nature de mon poste, mais j’invite les membres de la communauté qui veulent s’impliquer à participer à l’AGA de Médias ténois, qui est à la recherche d’un nouveau membre pour son conseil d’administration.

Mt : Comment envisagez-vous de continuer le travail de votre prédécesseur, Benoît Boutin?

AG : Il y a là certains exemples concrets. Ce matin, on a annoncé une nouvelle entente avec Patrimoine canadien, une nouvelle entente de cinq ans, pour le fonctionnement du secrétariat, mais aussi finalement offrir des conseils, des soutiens concernant le français aux institutions du GTNO. Ça, c’est une des choses principales. Puis, bien entendu, on a des rapports à faire, mais on a aussi de l’évaluation des services. Puis, on veut s’assurer finalement que l’entente répond aux besoins de la communauté francophone. Pour travailler et continuer à faire ce que Benoît faisait, je dois tendre la main à la communauté francophone. C’est ce que je fais cette semaine.

J’ai une rencontre avec la communauté francophone, mais aussi avec les autres partenaires de la communauté. Après ça, faire mon travail à l’interne aussi au gouvernement. C’est un peu un travail qui est double : être un peu la courroie de transmission avec la communauté francophone, puis avec les différents ministères du gouvernement. Donc là, mes outils, c’est les coordonnateurs qui sont en place dans chaque ministère, les coordonnateurs de services en français.

Ensuite, j’ai des employés ici avec le Service TNO : donc bien comprendre ce qu’ils font, s’assurer qu’on répond aux besoins de la communauté, des clients, du gouvernement. Après ça, avec les bailleurs de fonds, s’assurer que finalement je me fais connaître, que je comprends bien l’entente et qu’on soit capable de répondre à l’entente qu’on vient de signer.

Pour terminer ma réponse, on a un nouveau plan stratégique qui se déroule en même temps que l’entente. Ce plan stratégique là se termine en 2028, donc on entame la deuxième année. Il y a beaucoup de choses qui sont déjà en place. Il y a eu des consultations, il y a eu des négociations avec le fédéral… Pour moi, c’est vraiment d’entrer dans les souliers de Benoît, de prendre ces éléments-là, de ne pas changer tout ça et de vraiment continuer ce qui a été créé à ce jour.

Mt : Il y a une révision actuelle des secrétariats, pouvez-vous nous en dire plus sur les objectifs de cette réorganisation?

AG : On a eu des échos. Je pense qu’en ce moment, il va y avoir l’ajout d’un nouvel aide-sous-ministre au ministère de l’Éducation, Culture et Formation. Pour l’instant, le ministère n’a pas l’intention de modifier la structure, l’objectif ou les processus du secrétariat aux affaires francophones. C’est la référence. On est toujours disposé à écouter la communauté, voir s’ils ont des commentaires à faire sur des répercussions potentielles perçues à l’ajout du sous-ministre adjoint. Par contre, je pense qu’en ce moment, la décision, c’est qu’il va y avoir un nouveau sous-ministre adjoint. Comme j’ai déjà dit, à l’heure actuelle, le ministère n’a pas l’intention de modifier la structure, l’objectif, les processus du secrétariat.

Mt : Quels sont, selon vous, les principaux défis auxquels le secrétariat devra faire face dans les années à venir?

AG : Au niveau des communications en français, je pense qu’on est à un bon niveau. On a fait des consultations et ce qu’on entend de la communauté c’est que ça fonctionne. C’est peut-être plus dans l’offre des services en français et surtout dans le domaine de la santé, qui est une priorité pour la communauté et un défi pour le gouvernement d’offrir ces différents soins-là en français. Les soins de santé, en général, il y a toutes sortes de défis, si on parle en dehors de la francophonie.

Lorsqu’on ajoute la couche du français et de l’offre de services en français, il y a différents défis. C’est sûr que notre accent est là-dessus, pour travailler avec le ministère et avec la communauté pour répondre aux besoins. Mais en général, au niveau des communications, on a vraiment fait de bonnes améliorations dans les dernières années. Le but, c’est vraiment d’évaluer tout ça et de s’améliorer au niveau des services, principalement dans le domaine de la santé.

Antoine Gagnon, souriant, à l'extérieur
Antoine Gagnon était auparavant gestionnaire aux programmes du marché du travail au ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation. (Cristiano Pereira/ L’Aquilon)

Mt : Et comment comptez-vous impliquer la communauté francophone dans les projets et dans les décisions du secrétariat?

AG : Il y a un nouveau plan stratégique qui a été mis en place à la suite de consultations avec la communauté.

Dans le plan stratégique, finalement, il y a un mécanisme de consultation avec la communauté. Il y a un organisme porte-parole qui est la FFT. Le but, c’est finalement de créer un groupe de travail, mais dans le temps stratégique, créer un mécanisme où on va être capable de s’entendre sur des rencontres officielles entre la communauté et le gouvernement. Finalement, c’est à nous, le secrétariat et la Fédération franco-ténoise, à travailler ensemble pour élaborer ce mécanisme de consultation, les termes de référence, puis de se faire les rencontres en tant que telles.

C’est une structure qui est vraiment officielle, formelle. Mais en général, comme demain, je rencontre le groupe ouvert à la FFT, puis moi, je viens de la communauté, je travaillais pour le CDETNO pendant cinq ans, j’ai quand même de bonnes relations toujours avec ces organismes-là. Puis, je parlais quand même souvent avec la communauté francophone sur différents sujets, de près ou de loin liés à l’immigration, aussi au programme relatif au marché du travail. Donc, juste bâtir sur la relation, garder les lignes de communication ouvertes. Après ça, il y a un mécanisme plus formel, puis ce mécanisme-là, je pense qu’il faut juste s’asseoir et démarrer un petit peu la création de ce comité-là.

Mt : Quelles initiatives envisagez-vous de mettre en place pour renforcer les services en français aux T.N.-O.?

AG : Bien, les coordonnateurs qui étaient dans chaque ministère, je pense que c’est important, c’est eux qui ont le pouls de leur ministère, donc si je peux c’est clair, mais dans chaque ministère, finalement avec l’entente qu’on vient de signer, et l’entente qu’on avait auparavant. Ça nous permet d’offrir du soutien au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, mais pas juste comme secrétariat.

Ces gens-là, ils travaillent vraiment dans chaque ministère. Et eux, ils offrent du soutien, ils donnent des formations à leurs collègues pour finalement parler des meilleures pratiques en termes de services actifs pour le français. Ces coordonnateurs-là, c’est un rôle de premier plan pour vraiment faire rayonner le secrétariat et offrir de bons services francophones.

Ensuite, il y a le service TNO. Je crois que le service TNO travaille avec 13 différentes ententes pour offrir des services du gouvernement, que ce soit faire de l’interprétation en direct, que ce soit offrir des permis de chasse et de pêche, ce qui est assez bien connu. Mais ça, c’est un autre service qui fait partie de l’entente qui fait partie du secrétaire aux affaires francophones. Puis le reste, c’est la traduction. Je pense que ça fonctionne bien en ce moment.

Mt : Pouvez-vous parler un peu de votre vision pour l’avenir du secrétariat?

AG : C’est encore tôt, je pense, pour parler de vision pour l’avenir. Je ne veux pas arriver ici avec un désir de changer les choses. Comme j’ai dit, il y a déjà des plans, des ententes, des plans stratégiques en place. Donc, je n’ai pas premièrement une vision, autre que finalement bâtir sur les acquis et s’assurer que la communication est ouverte avec les organisations.

Mt : Quels conseils avez-vous reçus de Benoît Boutin avant de prendre vos fonctions, et comment prévoyez-vous de les mettre en pratique?

AG : Il y a eu une transition avec Benoît. J’en suis reconnaissant pour mettre à jour sur les dossiers et bien apprendre ce que Benoît a travaillé pendant qu’il a démarré le secrétariat des affaires francophones. Il y avait beaucoup d’informations à partager. On continue à partager cette information. C’est très rapide. Je viens de commencer. Oui, il y a une collaboration. Et ça se fait de façon formelle et informelle.

Les propos de M. Gagnon ont été modifiés à des fins de clarté ou de concision.

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