Le changement climatique allonge la durée des jours, selon une étude

Coucher du soleil à l'horizon d'un paysage arctique, en 2021.
Depuis l’an 2000, le taux d’allongement de la durée du jour provoqué par le changement climatique s’est élevé à 1,33 milliseconde par siècle, selon l’étude. (Photo d’archives/Matisse Harvey/Radio-Canada)

Le changement climatique, en faisant fondre la glace aux pôles, ralentit très légèrement la vitesse de rotation de la Terre, ce qui accroît la durée du jour de quelques millisecondes, révèle une étude.

L’Antarctique, le Groenland, ainsi que de nombreux glaciers se trouvent « dans les régions polaires », explique à l’AFP Surendra Adhikari, coauteur de l’étude.

L’eau résultant de leur fonte à cause du réchauffement climatique se retrouve en grande partie « dans les régions équatoriales, et ce changement dans la distribution des masses sur la planète « impacte la façon dont la Terre tourne », c’est-à-dire légèrement plus lentement.

C’est comme lorsqu’un patineur artistique fait une pirouette, en tenant d’abord ses bras près de son corps, puis en les étirant. La rotation, très rapide au départ, se ralentit peu à peu, indique Benedikt Soja, également coauteur de l’étude.

Cette rotation plus lente allonge ainsi très légèrement la durée d’une journée, qui fait au total 86 400 secondes.

Depuis l’an 2000, le taux d’allongement de la durée du jour provoqué par le changement climatique s’est élevé à 1,33 milliseconde par siècle.

Et si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter de façon importante, ce taux pourrait passer à 2,62 millisecondes par siècle d’ici 2080 ou 2100.

L’influence du changement climatique pourrait alors surpasser l’effet de la Lune, qui a elle aussi ralenti progressivement la rotation de la Terre depuis plusieurs milliards d’années.

Il a été très surprenant de constater que d’ici la fin du 21e siècle, dans les scénarios d’émissions élevées […], il se pourrait que le climat à lui seul prenne le dessus sur la contribution d’un phénomène tel que la dynamique Terre-Lune, a dit Surendra Adhikari.

Si ces changements peuvent sembler minimes, ils ont de « grandes implications pour la navigation terrestre et spatiale », par exemple pour envoyer des signaux à des sondes lointaines, selon lui.

Pour Benedikt Soja, cette étude montre également quelque chose de plus symbolique.

L’impact des humains sur la planète est plus important que nous ne le pensons.

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