Les communautés de l’Ungava, au Nunavik, bientôt branchées à la fibre optique

Après les communautés de la baie d’Hudson, c’est au tour des villages de la baie d’Ungava d’envisager une connexion à Internet par fibre optique, grâce à un nouveau financement de 80 millions de dollars du fédéral.
Cette enveloppe, du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), permettra de réaliser la troisième phase du grand projet de déploiement d’Internet par fibre optique au Nunavik.
Il consistera en un câble à fibre optique sous-marin, qui reliera, dans la baie d’Ungava, les communautés de Kangiqsujuaq, de Quaqtaq, de Kangirsuk, d’Aupaluk, de Tasiujaq, de Kuujjuaq et de Kangiqsualujjuaq.
Les résidents devront toutefois s’armer de patience, puisque la mise en service de ce réseau est attendue en 2026 ou en 2027, selon la rapidité des travaux et la disponibilité des navires câbliers.
« Nous commencerons sous peu les travaux préparatoires avec le gouvernement du Québec et le CRTC. Une première rencontre est prévue la semaine prochaine. […] Il y a beaucoup de gens impliqués. C’est vraiment un projet d’envergure », explique Dan Pellerin, gestionnaire du projet à l’Administration régionale Kativik (ARK).
Le CRTC estime qu’environ 700 foyers pourront profiter de cette nouvelle connectivité, à moindre coût. Actuellement, l’accès à un service Internet haute vitesse est réservé aux clients du réseau satellitaire Starlink, dont le forfait est de 160 $ par mois.
« Ce projet permettra à plus de 40 institutions essentielles, dont des écoles et des centres de soins de santé, de bénéficier d’Internet haute vitesse. Cette initiative entraînera des retombées sociales, éducatives et économiques importantes pour ces communautés », a déclaré le CRTC par voie de communiqué.

Une boucle de redondance
En parallèle à ces travaux dans la baie d’Ungava, l’ARK souhaite installer un second câble de fibre optique qui reliera la communauté naskapie de Kawawachikamach jusqu’à Kuujjuaq sur une distance de plus de 300 kilomètres.
Cette connexion permettra de compléter une boucle, qui améliorera la résistance du réseau, selon l’ARK.
« L’intérêt principal de ça, c’est que les communautés vont pouvoir se retirer du système d’Internet par satellite et utiliser notre réseau de fibre optique à grande capacité », ajoute Dan Pellerin.
Le déploiement de cette seconde ligne comportera toutefois son lot de difficultés, puisque le câble doit traverser la forêt boréale et qu’aucun chemin d’accès ne sera construit.
Les équipes attendront donc ailleurs l’hiver, pour circuler plus facilement sur la neige et déployer le câble, qui tombera dans l’eau des lacs et sur le sol au printemps.
La mise en service de ce lien est aussi prévue pour 2026.
Un projet d’envergure
Le projet, nommé Réseau de fibre optique sous-marin de l’Arctique de l’est (EAUFON), a été divisé en trois phases.
La première visait d’abord une connexion de fibre optique entre Chisasibi et Puvirnituq et a été terminée en 2022. L’année dernière, un deuxième déploiement a permis de connecter les autres villages de la baie d’Hudson jusqu’à Salluit sur plus de 675 kilomètres.
Le projet a demandé des investissements majeurs des différents paliers de gouvernement. Il est prévu que l’ensemble des travaux, une fois terminé, coûtent entre 300 et 315 millions de dollars.