La Suède va supprimer sa taxe sur le transport aérien
Le gouvernement suédois a annoncé mardi qu’il allait supprimer une taxe sur le transport aérien, jugeant nécessaire de défendre la compétitivité des vols depuis la Suède, une décision dénoncée par les ONG.
La taxe, qui dépend de la distance parcourue, a été introduite par le précédent gouvernement de gauche en 2018, avec l’intention de réduire les effets du transport aérien sur le réchauffement climatique.
« Si nous voulons protéger la possibilité d’avoir de bonnes liaisons aériennes en Suède et de faire de la Suède une plateforme internationale, nous devons nous assurer que nous ne portons pas atteinte à l’avantage concurrentiel que la Suède peut avoir », a déclaré le premier ministre Ulf Kristersson lors d’une conférence de presse.
« Cela est conforme à la politique climatique à long terme et permet de préserver la possibilité de voyager dans un pays très étendu », a-t-il ajouté.
La ministre de l’Énergie Ebba Busch a souligné que seule « une minorité de pays dans l’UE avaient une taxe sur le transport aérien ».
Le gouvernement de centre droit, soutenu par le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède, avait indiqué auparavant envisager de diviser cette taxe par deux. Il a finalement décidé de la supprimer au 1er juillet 2025.
Des ONG de défense de l’environnement ont critiqué cette décision, jugeant qu’elle allait entraîner une hausse des vols et donc des émissions de gaz à effet de serre.
« C’est complètement à contre-courant, le gouvernement abandonne complètement la politique climatique », a dit Daniel Kihlberg, directeur du climat à la Société suédoise pour la conservation de la nature, au journal Aftonbladet.
La politique climatique du gouvernement a été critiquée à plusieurs reprises récemment.
En mars, une agence chargée de l’évaluation de la politique climatique a estimé que la politique gouvernementale en la matière allait provoquer une augmentation des émissions de gaz à effet de serre en 2024 et que les objectifs annoncés pour 2030 ne seraient pas tenus.
En cause notamment les mesures annoncées lors de la présentation du budget de 2024 dont l’allègement de la fiscalité sur les carburants, mais aussi le manque de mesures concrètes dans le « plan d’action climatique », une feuille de route quadriennale.