Le futur du Canada passe par les T.N.-O., selon des élus et des chefs autochtones

Le Conseil des dirigeants des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) et des membres du Cabinet, dont le premier ministre R.J. Simpson, se rendent pour la première fois ensemble à Ottawa pour demander d’une même voix que les besoins des T.N.-O. soient dans la ligne de mire du fédéral.
Le premier ministre était accompagné de la vice-première ministre, Caroline Wawzonek, et de cinq autres membres du Cabinet. Le grand chef du gouvernement tłı̨chǫ, Jackson Lafferty, le président du Secrétariat du Sahtu, Charles McNeely, et le leader du gouvernement délı̨nę Got’ınę, Danny Gaudet, font partie de la délégation en visite à Ottawa, mardi et mercredi, pour rencontrer des ministres fédéraux.
Lors d’un point de presse, mardi matin, R.J. Simpson a parlé de l’importance pour les T.N.-O. de parler d’une voix commune.
Les Territoires du Nord-Ouest sont à la croisée des chemins du futur stratégique du Canada. Et avec les bonnes décisions de politiques publiques, nous sommes prêts à apporter des contributions substantielles à la prospérité et à la sécurité nationale du Canada, a-t-il annoncé.
Longue liste de priorités
Les discussions prévues avec les ministres fédéraux portent sur une longue liste de priorités, comme le logement, les infrastructures, l’adaptation aux changements climatiques, les minéraux critiques et la sécurité publique.
En se concentrant sur ces priorités, les T.N.-O. vont non seulement améliorer la situation de leurs concitoyens, mais aussi fournir au gouvernement fédéral les atouts stratégiques nécessaires à la sécurité nationale et à la stabilité économique, a dit R.J. Simpson d’entrée de jeu.
« Il est temps de saisir cette occasion, car l’avenir du Nord est l’avenir du Canada », a-t-il ajouté.
Jackson Lafferty, qui est également le président du Conseil des dirigeants des T.N.-O., a réclamé des mesures concrètes à la suite de ces rencontres, car des iniquités persistent aux Territoires du Nord-Ouest.
Nous venons au nom de plusieurs gouvernements pour demander de l’appui et aussi des solutions aux défis économiques et sociaux considérables qui touchent la vie quotidienne de nos résidents et de nos communautés partout dans le Nord, a-t-il mentionné.

« Des besoins fondamentaux tels que des routes, des logements abordables et des soins de santé demeurent inadéquats aux Territoires du Nord-Ouest. Le coût élevé de la vie et les effets des changements climatiques sont bien réels pour nos communautés et nos familles », a dit Jackson Lafferty, grand chef du gouvernement tłı̨chǫ.
Combler le fossé entre le Nord et le Sud
De son côté, le chef du gouvernement délı̨nę got’ınę, Danny Gaudet, espère que ces discussions permettront de créer une stratégie qui fonctionne pour tout le Nord.
Il a donné comme exemple les défis de sa région, le Sahtu, qui est aux premières loges des effets des changements climatiques.
Le faible niveau du fleuve Mackenzie, cet été, a entraîné l’annulation de la livraison par barge de produits comme le mazout de chauffage ou les denrées alimentaires, ce qui a fait grimper les prix.
Le prix de l’essence est monté jusqu’à 5,50 $ le litre. [Le réservoir] d’une maison a une capacité de 1000 litres. Si on le remplit au complet, c’est plus de 5000 $ et c’est assez pour environ un mois et demi en hiver, a expliqué Danny Gaudet.
« Il faut combler le fossé entre les communautés du Nord et les communautés du Sud, les villes du Sud. »
Selon R.J. Simpson, les premières rencontres, mardi matin, se sont tenues sur une note positive.
C’est positif, nous avons de bonnes discussions, mentionne-t-il. C’est bien d’avoir des gens des communautés, du territoire, d’être ici et d’expliquer aux ministres fédéraux et aux fonctionnaires ce qu’est le Nord. C’est bien qu’ils l’entendent directement de nous.
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