Pêcher à la mouche au féminin dans le Grand Nord

Deux pêcheuses tiennent des ombles de l'Arctique.
L’omble de l’Arctique était à l’honneur durant cette expédition de pêche. (Photo : Maria Giraldo Torres)

Quatre amies issues d’horizons différents, mais unies par leur amour de la pêche et des grands espaces, se sont lancées dans la production d’un film qui relate leurs aventures de pêche à la mouche à Salluit, au Nunavik, dans l’espoir de faire rayonner la pêche au féminin, dans un milieu traditionnellement dominé par les hommes.

Le groupe est composé de Sam Breault, réalisatrice, de Maria Giraldo Torres, pilote de brousse, de Sarah Nellis, guide de pêche, et de Kaith Palmaria, infirmière.

Le Nunavik était pour elles une destination de choix pour réaliser cette expédition, qui s’est déroulée au cours du mois d’août. La région regorge de rivières où abonde un poisson mythique : l’omble de l’Arctique.

Les quatres pêcheuses posent pour la photo.
De gauche à droite, Sarah Nellis, Sam Breault, Kaith Palmaria et Maria Giraldo Torres, qui ont effectué leur voyage de pêche en août dernier. (Photo : Fournie par Maria Giraldo Torres)

Au-delà des succès de la pêche, ces aventurières souhaitent mettre en valeur la générosité des résidents et la profondeur de la culture traditionnelle.

C’est d’ailleurs un aspect qu’elles comptent faire transparaître dans leur film.

Après tout, c’est pourquoi on voulait y aller, pour l’omble de l’Arctique, et on en a eu beaucoup! Mais je crois que les souvenirs créés avec la communauté sont encore plus spéciaux que les poissons qu’on a attrapés. C’était magnifique, explique Sam Breault, qui travaille actuellement à la postproduction du film.

La troupe s’est dite particulièrement touchée par l’accueil que leur ont réservé les Salluimiut durant le tournage, qui a été parsemé d’imprévus.

Le plan, c’était qu’il n’y avait pas de plan, dit avec humour Maria Giraldo Torres, qui avait pour mission de piloter l’avion qui les menait dans le nord du Nunavik.

C’est ça, le Nord. Tu y vas, tu rencontres des gens qui t’amènent quelque part et tu fais des rencontres incroyables. Comme cette dame qu’on a rencontrée, qui nous a invitées à passer la nuit chez elle. […] C’était tellement généreux et incroyable de voir ce sentiment de communauté, ajoute-t-elle.

Ce voyage était pour la plupart d’entre elles une première expérience dans le Nord-du-Québec et dans une communauté inuit. Le tournage leur aura certainement permis de se conscientiser à la réalité de la région.

Au départ, nous voulions montrer la magie de la pêche au Nord, mais ça a évolué à force de découvrir la communauté, de voir le mode de vie, de comprendre le rôle des femmes au Nord dans la chasse et la pêche. […] Ça a pris une autre direction, et c’est une bonne chose, indique Sam Breault.

Faire sa place

En plus de montrer les beautés du Nord, la troupe est aussi portée par une volonté de mettre en valeur la place des femmes dans le milieu de la pêche, traditionnellement dominé par les hommes.

L’industrie est, selon elles, prête à faire une place aux femmes comme elles.

Je crois que c’est important d’être visibles et de montrer que les femmes ont un rôle dans cette industrie dominée par les hommes. Montrer que nous sommes là et que nous trouvons nos propres aventures, dit Kaith Palmaria.

Leur documentaire, d’une quinzaine de minutes, fera partie de la sélection officielle du Festival PALM (Pêche à la mouche), au printemps prochain.

Une tournée de projections est par ailleurs prévue dans une quinzaine de villes du Québec dans le cadre du festival, organisé par Saumon Québec.

Un jury va aussi déterminer un gagnant parmi les participants du concours lors de la finale prévue pour avril prochain, à Québec.

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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