Edmonton pourrait accueillir la nouvelle flotte aérienne militaire

Trois hommes de forces aériennes de dos, dans le cockpit d'un avion.
En mars dernier, le gouvernement fédéral a acheté neuf avions CC-330 Husky pour moderniser sa flotte aérienne. Les neuf avions seront répartis entre la base d’opérations principales de l’est, située à Trenton, en Ontario, et celle de l’Ouest. (Photo : Aviation royale canadienne sur X)

Un texte de Laurence Taschereau

Afin d’assurer la sécurité de l’espace aérien dans l’Arctique, le ministère de la Défense nationale (MDN) est à la recherche d’un emplacement pour accueillir une partie de sa nouvelle flotte aérienne.

L’aéroport d’Edmonton a été retenu comme l’endroit idéal.

Neuf Airbus CC-330 Husky s’ajouteront progressivement dans les prochaines années à la flotte militaire canadienne. Ces immenses avions, qui serviront, entre autres, à ravitailler en carburant d’autres avions militaires, auront besoin de deux bases : une dans l’est du pays et une dans l’ouest.

Le MDN a déjà annoncé que Trenton, en Ontario, sera la base d’opérations principales de l’est (BOP-Est), et Edmonton pourrait être celle de l’ouest (BOP-Ouest).

La capitale albertaine est géographiquement très bien située, comme l’explique le directeur par intérim du Centre pour la sécurité militaire et les études stratégiques de l’Université de Calgary, Rob Huebert.

Il ajoute que, pour les Russes et les Chinois, le Nord est le point d’entrée.

Il faut être en mesure de démontrer à ces deux pays que le Canada a la capacité de détecter et de répondre à toute action agressive. L’immensité géographique du territoire canadien signifie que la seule façon de réagir correctement est de disposer de capacités de ravitaillement en carburant. C’est pourquoi les nouveaux avions de ravitaillement qui vont être basés à Edmonton sont essentiels, indique-t-il.

Pour sa part, le professeur titulaire en science politique au Collège militaire royal du Canada Christian Leuprecht estime que le fait de baser des avions et de la main-d’œuvre dans le Grand Nord peut être difficile en matière de logistique et d’infrastructure.

C’était donc le choix évident face au dossier de la sécurité arctique pour être capable de fournir ces services non seulement à travers la région canadienne active et le Grand Nord, mais aussi à travers l’Alaska.

Une annonce qui arrive à point

Bien qu’Edmonton soit en tête de liste, rien n’est encore officialisé.

Il n’y avait aucune raison de faire cette annonce maintenant, soutient Christian Leuprecht. Le moment est choisi pour répondre aux critiques aux États-Unis et au Canada face à la négligence du gouvernement actuel envers les Forces armées canadiennes.

Rob Huebert est du même avis. « Nous savons que l’administration Trump a été très critique à l’égard des Alliés qui, selon lui, n’en font pas assez pour soutenir les Américains dans les alliances auxquelles ils participent, » note-t-il.

Le Canada fait partie des pays qui n’atteignent pas les 2 % de dépenses de défense convenues, rappelle le spécialiste en défense nationale.

Je soupçonne que le moment choisi pour l’annonce vise à montrer aux Américains que nous allons de l’avant en ce qui concerne la modernisation du NORAD (Plan de modernisation du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord).

Par voie de communiqué, le ministère de la Défense écrit que cet investissement pour accueillir les nouveaux avions de ravitaillement s’inscrit dans le cadre du NORAD.

Le plan de modernisation de la défense, annoncé par Ottawa en juin 2022, représente des investissements d’une valeur totale de 38,6 milliards de dollars.

La portée du projet à Edmonton et l’estimation des coûts seront précisées et diffusées une fois que les négociations seront terminées, indique le ministère de la Défense nationale par voie de communiqué.

En mars dernier, le ministre de la Défense, Bill Blair, avait annoncé un investissement de 850 millions de dollars pour la base de Trenton.

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