Une possible unité de réserve navale au Yukon

Portrait de Ranj Pillai lors de sa visite à Ottawa, le 3 décembre.
Le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, s’est rendu à Ottawa avec plusieurs leaders du territoire pour s’entretenir avec leurs homologues fédéraux. (Photo : La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick)

Whitehorse pourrait un jour avoir sa propre division de la Réserve navale afin d’augmenter la présence militaire dans le nord du Canada à l’heure où la sécurité de l’Arctique prend de plus en plus de place. La Marine royale canadienne étudiera cette possibilité l’année prochaine.

Il ne s’agit pas d’une base. L’idée, c’est d’explorer la faisabilité d’une division de réserve, explique le député fédéral du Yukon, Brendan Hanley, en précisant que le pays compte déjà plusieurs de ces unités, notamment dans les provinces des Prairies loin des côtes.

Il ajoute que la Marine souhaite augmenter le nombre de réservistes et qu’une unité de la Réserve navale permettrait de recruter des Yukonnais qui seraient ensuite déployés, s’ils le souhaitent.

C’est ça, l’idée, établir une connexion avec la communauté, dit-il.

Vue du centre-ville de Whitehorse sous la neige, en mars 2023.
Une unité de la Réserve navale à Whitehorse ne veut pas dire que des navires militaires vont bientôt sillonner le fleuve, selon Brendan Hanley. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Advenant le cas où une unité de réserve soit établie à Whitehorse, les militaires pourraient prêter main-forte pendant des situations d’urgence, notamment en cas d’inondations et de feux de forêt.

Cette annonce s’inscrit également dans les discussions entourant la sécurité dans le Nord canadien et du rôle que le Yukon peut y jouer. Elle intervient deux semaines après le dépôt du rapport du Conseil consultatif du Yukon sur la sécurité de l’Arctique, qui mentionnait justement une plus grande présence militaire au territoire.

L’établissement d’une présence de la Réserve navale à Whitehorse est un autre pas en avant pour mieux affirmer notre souveraineté et notre force dans le Nord, écrit d’ailleurs le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, dans un communiqué.

Le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, précise que l’idée d’une unité de la Réserve de l’armée au territoire ne date pas d’hier, mais que les discussions se sont intensifiées en raison du contexte géopolitique.

Nous savons que le ministère de la Défense nationale est préoccupé par la manière dont nous construisons nos infrastructures dans le Nord et nous savons que les Yukonnais et les Canadiens le sont aussi. Alors, il semblait que le moment était opportun pour mettre de la pression, explique-t-il.

Le premier ministre ajoute que le Canada a aussi les yeux tournés vers la mer de Beaufort. L’ouverture du passage du Nord-Ouest avec la fonte des glaces augmente aussi la présence de navires dans l’océan Arctique.

Une vue de la mer de Beaufort depuis le brise-glace finnois MSV Nordica, le 16 juillet 2017. (David Goldman/Associated Press)

Nous savons que les Forces armées canadiennes envisagent l’acquisition future de sous-marins. Nous savons qu’il n’y a pas d’infrastructures dans l’Arctique Ouest auxquels le Canada a accès. Cela risque d’être dans plusieurs années, mais ce sera une autre discussion à avoir, indique Ranj Pillai.

Brendan Hanley précise que des investissements fédéraux ont déjà été annoncés pour des infrastructures à Inuvik et que Yellowknife compte la Force opérationnelle interarmées (Nord).

Une présence militaire à Whitehorse pourrait s’avérer bénéfique.

Je pense que cela peut aider à ajouter une présence supplémentaire dans le Nord et c’est une chose sur laquelle nous pouvons bâtir, dit Brendan Hanley.

Mais cela ne veut pas dire que nous allons bientôt voir une frégate amarrée près du SS Klondike, lance-t-il en riant. On parle plutôt de capital humain.

Avec des informations de Leonard Linklater

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