La ministre Anand s’excuse pour l’absence de communication avec Fort Chipewyan

La ministre de Transports Canada, Anita Anand, a présenté ses excuses pour l’absence de communication de son ministère sur la présence de contaminants dans la communauté de Fort Chipewyan, mais a réitéré à plusieurs reprises qu’ils ne présentent aucun risque pour la santé humaine.
Elle s’est présentée devant les membres du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités qui se penche sur la contamination environnementale autour d’un quai situé à Fort Chipewyan, dans le nord de l’Alberta.
Les dirigeants autochtones de la Première Nation Athabasca Chipewyan, de la bande crie de Mikisew et de la communauté métisse de Fort Chipewyan se sont exprimés pour leur part mardi.
Ils ont décrié le manque de communication entourant un rapport de 2017 faisant état de la présence de contaminants lourds dans l’environnement de ce quai appartenant à Transports Canada.

Je m’excuse pour les gestes du ministère du Transport au cours des dernières années, a dit la ministre.
Je suis tout autant frustrée sur la façon dont tout cela s’est déroulé. […] On aurait pu faire plus et plus rapidement, a-t-elle ajouté.
S’engager à faire mieux
Le comité s’est penché sur le manque de communication avec les Autochtones de la région pour les aviser de la présence de contaminants.
Une motion a été adoptée mardi pour demander au ministère de fournir une preuve de correspondance avec les Premières Nations, qui devait être soumise aux membres du comité avant jeudi, 8 h.
Nous avons reçu la correspondance de Transports Canada. Mais cette correspondance a seulement démontré que les évaluations environnementales ont été rendues disponibles sur une base de données pendant une semaine, a poursuivi le député Philip Lawrence.
Est-ce que quelqu’un a pris le téléphone? Est-ce que quelqu’un est allé visiter n’importe laquelle de ces Premières Nations pour leur dire : « Hé, nous avons un grave problème. Là où vos enfants se baignent, là où vous pêchez, il y a une présence significative de contaminants? »
« Il y a des tentatives de faire mieux maintenant, a dit la ministre. J’ai insisté pour que mon ministère […] soit plus proactif à l’avenir et pour nous assurer que les rapports soient rendus disponibles le plus rapidement possible. »
Mettre à jour l’étude de 2017
Ce quai est utilisé à des fins commerciales, mais l’est aussi de façon récréative par les membres de la communauté pour la baignade et la pêche.
Une toxicologue a indiqué mardi que l’exposition aux produits chimiques mentionnés dans le rapport de 2017 est liée à des types de cancers et à des éruptions cutanées.
La ministre Anand a affirmé devant le comité fédéral que ce rapport ne faisait pas état de risques pour la santé humaine.

Le député conservateur Philip Lawrence a toutefois soulevé le fait que l’étude de 2017 s’est penchée exclusivement sur les répercussions de l’utilisation du quai à des fins commerciales et n’a pas analysé les risques sur la santé humaine d’une utilisation récréative.
Aucune étude jusqu’à présent n’a pris en compte l’utilisation récréative et le mode de vie traditionnel des Premières Nations qui utilisent ce plan d’eau depuis des temps immémoriaux, a-t-il dit.
« Je veux mettre à jour cette étude de 2017 afin de donner la chance aux trois Premières Nations de prendre part au processus », a répondu la ministre.
Lorsqu’il lui a été demandé si elle pensait être à l’aise de se baigner dans les environs du quai avec ses enfants, Anita Anand a répondu que oui, si elle est un jour invitée à visiter la communauté.
Anita Anand a dit être inquiète que les contaminants présents dans le secteur soient les mêmes que ceux détectés dans les environs des bassins de décantation de l’industrie des sables bitumineux.
Elle a rappelé que le ministère de l’Environnement et du Changement climatique s’est engagé en août à financer une étude sur les répercussions des sables bitumineux sur la santé des membres de Fort Chipewyan.
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