Les Franco-Yukonnais accueillent 2025 avec espoir et fébrilité

(Radio-Canada / Sarah Xenos)
L’année 2024 aura permis de consolider certains acquis pour la francophonie yukonnaise et de faire avancer plusieurs projets. L’année 2025 apportera, en revanche, son lot de défis avec notamment des élections au niveau territorial et fédéral qui amèneront de nouvelles personnes à la table de discussion.
Pour l’organisme les Essentielles, l’année qui vient de se conclure a surtout été marquée par des changements dans l’équipe, avec le départ de la directrice générale, Laurence Rivard, et l’arrivée d’Élodie Bernard à la tête de l’organisation.
Il y a eu des défis de recrutement du personnel. Le défi aussi de trouver sa nouvelle place, puis de prendre vraiment position, en tout cas pour moi en tant que direction, concède-t-elle, qualifiant 2024 d’intense, mais très intéressante.
L’organisme célébrera ses 30 ans d’existence en 2025 et, pour souligner l’occasion, une série de portraits des femmes qui ont contribué à la mission de l’organisme et à la communauté francophone sera diffusée à la radio et dans les journaux locaux.
Des avancées dans l’éducation
De son côté, la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) se réjouit de l’augmentation du nombre de ses étudiants et regarde déjà vers l’avenir, notamment avec le programme Confluence, à Dawson, qui devra être évalué cette année en vue d’obtenir une nouvelle licence.
Je crois qu’on peut dire qu’on maintient le rythme, dans ce sens [et] qu’on voit des signes positifs dans chacun de nos établissements scolaires avec des populations étudiantes qui se maintiennent ou qui grandissent, que ce soit à Mercier ou à Confluence, assure le président de la CSFY, Jean-Sébastien Blais.
Il précise qu’avec le nombre d’élèves au CSSC Mercier qui atteint sa limite, une réflexion devra être faite pour déterminer un arrangement pour les prochaines années, que cela passe par une réorganisation des élèves entre le primaire et le secondaire ou par l’agrandissement de l’école.
La CSFY, responsable de la Garderie du Petit Cheval Blanc depuis 2023, travaille également à ouvrir un nouvel établissement dans la capitale. C’est encore un peu embryonnaire, mais on est définitivement en marche pour ouvrir une deuxième succursale dans un futur rapproché à Whitehorse, affirme le président.
Une année 2024 occupée pour l’AFY
L’année 2024 a été extrêmement occupée. Nous avons commencé à travailler sur le dossier postsecondaire panterritorial avec nos deux partenaires territoriaux, explique la directrice générale de l’Asociation franco-yukonnaise, Isabelle Salesse, en parlant de l’entente de collaboration qui a été signée en juin.
En plus de cette entente, l’AFY a mis de la pression sur le gouvernement territorial pour que certaines composantes linguistiques soient ajoutées dans la nouvelle loi sur l’autorité de la santé, sanctionnée en avril.
Ça n’a pas été de tout repos, ça n’a pas été juste en claquant des doigts, mais ça s’est fait grâce au soutien de certaines personnes au niveau politique, souligne Isabelle Salesse.
C’est vraiment positif. Ça a pris du temps, de l’énergie, mais ça valait la peine.
Isabelle Salesse, directrice générale de l’AFY
Ce qu’elle souhaiterait d’ailleurs voir en 2025, c’est une augmentation de l’offre de service en français à la clinique bilingue Constellation, afin que plus de francophones puissent bénéficier d’un accès à des soins de santé dans leur langue.
De nombreuses élections en 2025
En plus des élections fédérales qui se dérouleront d’ici l’automne, les Yukonnais devront également se présenter aux urnes afin d’élire un nouveau gouvernement territorial. Il y aura même une troisième élection pour la CSFY, puisque l’élection générale des élus scolaires arrive à l’automne.
On va s’assurer de sensibiliser les partis politiques au niveau de nos besoins.
Jean-Sébastien Blais, président de la CSFY
Pour les organisations francophones, cela demandera un grand travail de sensibilisation et d’éducation avec les nouveaux élus sur les dossiers qui sont en cours.
Non seulement il y a une crainte, mais il y a aussi un peu de découragement, parce que peu importe quel parti va être en place, il va falloir réexpliquer [et] recommencer parce que, malheureusement, la question des communautés en milieu minoritaire n’est pas ancrée, se désole Isabelle Salesse.
La crainte vient aussi d’une possible baisse du financement pour les organismes francophones à l’échelle nationale, ce qui pourrait avoir un impact pour les Franco-Yukonnais.
En fonction des élections, ça pourrait éventuellement changer l’octroi de certaines subventions qui pour nous sont essentielles, souligne Élodie Bernard.
Tout le monde est dans le même bateau à ce niveau-là avec les compressions fédérales qui s’en viennent. Comment est-ce que Patrimoine Canada va soutenir les organismes francophones dans l’avenir? Peut-être qu’on aura de mauvaises nouvelles du fédéral, appréhende Jean-Sébastien Blais.
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