Jimmy Johnny, aîné respecté et « trésor du Yukon », est décédé

Jimmy Johnny, guide de chasse de longue date, aîné aimé et respecté de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun et éminent défenseur de la protection de la région du bassin versant de la rivière Peel, au Yukon, a tiré sa révérence.
Sa communauté a rendu hommage à sa « sagesse, à ses enseignements et à son engagement envers la terre ».
Frank Patterson, également aîné de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun, était un ami proche de Jimmy Johnny depuis des décennies. Ils ont fait connaissance à l’époque où M. Patterson était gardien de chevaux et où M. Johnny lui apprenait à devenir guide.
Nous avons eu beaucoup de joie dans notre vie, en compagnie l’un de l’autre, témoigne Frank Patterson. Il a eu une vie vraiment merveilleuse à cheval. Il a passé 50 ans sur le terrain. Et lorsqu’il a pris sa retraite, il voulait absolument y retourner.
Une vie dédiée à la terre
Jimmy Johnny était encore adolescent lorsqu’il a commencé à explorer la vaste région du bassin versant de la rivière Peel. «C’est devenu la passion de sa vie : partager son amour de la terre et la protéger», souligne Frank Patterson.
Il parlait toujours d’enseigner à la jeune génération ce qu’était la terre, les plantes, la médecine [traditionnelle] que sa grand-mère lui avait enseignée, la médecine sur la terre qu’il avait parcourue, explique Frank Patterson, ami de longue date du disparu. Il voulait chérir la terre, la protéger pour la jeune génération et s’assurer qu’elle puisse voir ce qu’il a vu tout au long de sa vie.

Le lien profond de Jimmy Johnny avec la terre et l’eau l’a amené à se joindre à la lutte pour la protection de la région vaste et vierge du bassin versant de la rivière Peel. Cette région a fait l’objet d’une longue bataille juridique sur l’utilisation des terres, qui s’est finalement poursuivie jusqu’à la Cour suprême du Canada en 2017.
Jimmy Johnny a participé à de nombreuses manifestations publiques tout au long de ces années et a été un ardent défenseur de la limitation du développement dans la région.
Pour lui, l’eau était le médicament le plus précieux du monde, car elle donnait vie à tout. Les arbres, les animaux, la terre, tout, dit Frank Patterson.
« L’un des derniers cow-boys du Yukon »
Kevin Barr, ancien député provincial et bon ami de Jimmy Johnny, le qualifie de « trésor du Yukon ».
Il était l’un des derniers cow-boys du Yukon, croit-il.
Kevin Barr, qui est musicien, affirme que la musique occupait également une place importante dans la vie du disparu. «Il avait souvent une guitare rangée dans son camion et aimait la sortir pour jouer ses chansons préférées, celles de Hank Williams ou de Kris Kristofferson. Me and Bobby McGee était l’une de ses chansons préférées», précise M. Barr.
Je lui demandais toujours de chanter une chanson, où que nous soyons , se souvient-il.
Kevin Barr dit qu’il attendait toujours avec impatience un appel téléphonique de Jimmy Johnny lui annonçant qu’il faisait le parcours de Mayo à Whitehorse pour une raison ou une autre.
Il disait alors : « J’ai quelque chose pour vous », raconte M. Barr. « Nous nous rencontrions dans la rue, il montait dans son camion et apportait un gros paquet de viande d’orignal et de viande séchée, et il s’assurait que nous le partagions avec certains des aînés de la région de Carcross. »
Kevin Barr décrit son ami comme « un véritable être humain qui aimait et se souciait de la terre et des gens ».
Sa vie était une histoire, dit Kevin Barr. Ses histoires étaient réelles, et c’est pourquoi on s’en souvient si bien. Et les gens l’écoutaient quand il parlait.
M. Barr note que l’un des grands plaisirs de Jimmy Johnny dans la vie était de savourer son café du matin avec une vue sur les montagnes qu’il connaissait si bien. « J’espère donc que, où qu’il aille, il pourra passer ses matinées à regarder le paysage. »
Avec les informations de Max Leighton et de Leonard Linklater
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