La Première Nation Smith’s Landing se nomme désormais Tthebatthı Dënésułıné

Un texte de Francis Tessier-Burns
La Première Nation de Smith’s Landing, dans le nord de l’Alberta, a changé de nom et s’appelle désormais Dënésułıné Tthebatthı.
Des membres de la communauté se sont réunis il y a quelques semaines pour célébrer ce changement, mais aussi le 25e anniversaire de la signature de l’entente relative à ses droits fonciers, issus du Traité no 8.
Selon le chef de la Première Nation, Thaidene Paulette, les membres de sa communauté réclamaient depuis longtemps un nouveau nom.
Au cours des 10 dernières années, le désir de nos membres de posséder un nom qui reflète davantage notre identité et notre héritage culturel est devenu de plus en plus fort, affirme Thaidene Paulette, chef de la nation Dënésułıné Tthebatthı.
Le terme Tthebatthı est composé des mots signifiant rapides
et tête
en dënésułıné. Il décrit l’emplacement de la communauté par rapport aux rapides de la rivière des Esclaves, comme le préciseThaidene Paulette. De l’autre côté de la frontière avec les Territoires du Nord-Ouest se trouve Fort Smith, qui porte le nom traditionnel de Thebacha, ce qui signifie à la queue des rapides
.
L’intention de changer de nom
Selon le site Internet de la Ville de Fort Smith, la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) a établi un poste de traite dans la région en 1872 et l’a nommé Smith’s Landing. Deux ans plus tard, la CBH en a construit un deuxième et l’a baptisé Fort Smith.
Les deux noms rendaient hommage à Donald Alexander Smith, président du département nord de la CBH à l’époque et futur gouverneur de la compagnie.
D’après Thaidene Paulette, les communautés autochtones de la région auraient présenté plusieurs demandes pour obtenir des terres en réserves après la signature du Traité no 8, en 1899.
Le gouvernement fédéral refusait continuellement, affirme-t-il.

Cent ans plus tard, la communauté a entamé le processus de règlement des droits fonciers issus des traités, ce qui lui a permis de soumettre une réclamation concernant les terres qui ne lui ont jamais été attribuées.
Durant ces négociations, ajoute Thaidene Paulette, la communauté a conservé le nom de Smith’s Landing en raison de sa pertinence par rapport au contexte historique du Traité no 8, mais il soutient que son intention a toujours été de changer de nom plus tard. La mission est maintenant accomplie.
[Les leaders] ont vraiment travaillé fort pour nous, dit le chef de la Première Nation.
C’est grâce à ce processus, ajoute-t-il, que la communauté possède aujourd’hui des parcelles de terrain dans le parc national Wood Buffalo, du côté de l’Alberta, ainsi que plusieurs lacs importants pour la pêche.
Avec les informations de Wanda McLeod