Les tensions entre Ottawa et Pékin nuisent au tourisme dans le Nord canadien

Devant un climat politique difficile entre Pékin et Ottawa, des promoteurs touristiques au Canada ont décidé de suspendre leurs campagnes de promotion en Chine.
Même si la Chine est le premier point d’origine du tourisme dans les Territoires du Nord-Ouest, l’arrestation de la numéro deux du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou, il y a deux semaines à Vancouver, a provoqué toute une querelle politique entre le Canada et la Chine.
En réponse à cette hausse de tensions, Destination Canada, qui fait la promotion du pays à l’étranger, a déclaré qu’il mettait un frein à sa publicité touristique en Chine, qui représente un marché immense.
« Destination Canada, ainsi que nos partenaires ont décidé de suspendre ou de différer temporairement les efforts de marketing en Chine », a déclaré par courriel Emma Slieker, une porte-parole de l’organisation.
Le marketing suspendu par la société d’État, entièrement financé par le gouvernement canadien, faisait surtout la promotion des activités d’hiver à travers le pays, selon elle.

« C’est une mesure temporaire que nous évaluons continuellement, a ajouté Emma Slieker. La Chine continue d’être le troisième marché entrant et d’importance stratégique. »
Ce n’est pas la première fois que Destination Canada suspend une campagne promotionnelle. La société d’État a l’habitude de le faire après des événements tragiques ou qui ont un impact géopolitique, comme la série d’attentats en France en 2015.
Un point chaud pour un territoire nordique
Aux Territoires du Nord-Ouest, les Chinois représentent le groupe le plus important de touristes étrangers. Selon le ministère de l’Infrastructure, du Tourisme et de l’Investissement du territoire, près de 20 000 touristes chinois auraient visité le Territoire durant l’année financière 2017-2018.
Tourisme TNO, le partenaire territorial de Destination Canada, veut faire du territoire un haut lieu du tourisme chinois.
« Il ne faut vraiment pas mettre de l’huile sur le feu alors que des discussions plus stressantes sont en cours », explique la directrice de Tourisme TNO, Cathie Bolstad.

Le marketing reposait surtout sur les plateformes WeChat et Weibo, deux médias sociaux populaires en Chine.
Les publicités ne seront pas retirées, explique Cathie Bolstad, mais les pages ne seront plus actives.
Elle préfère ne pas s’avancer quant à l’effet que cela pourrait avoir sur la présence des touristes chinois dans les Territoires du Nord-Ouest. Elle n’a cependant pas constaté d’inquiétudes à ce sujet de la part des opérateurs touristiques avec qui elle fait affaire.
« Ces voyages sont souvent réservés et vendus longtemps à l’avance », conclut-elle.
D’après des informations de Gabriela Panza-Beltrandi de CBC North