Diane Boudreau, une artiste peintre du Nord canadien
Dans le quartier Old Town de Yellowknife, situé aux Territoires du Nord-Ouest, j’attends mon invitée sur un quai au bord du Grand lac des Esclaves. On s’est donné rendez-vous vers 9 heures. Internet offre très peu d’information sur elle. Je ne sais donc pas trop à quoi m’attendre. Au large, j’aperçois une femme sur un canot qui se laisse tirer par une barque à moteur. Sans même savoir qui elle est, je comprends tout de suite que cette dame est sociable, créative et débrouillarde. On fait les présentations. C’est bien Diane Boudreau.
« Je viens de Salaberry-de-Valleyfield, au Québec. J’ai fait le baccalauréat en design de l’environnement à l’Université du Québec à Montréal puis un baccalauréat en biologie. »
Avant de m’amener dans son atelier du centre-ville, Diane m’offre une visite guidée de Yellowknife. Elle a habité dans plusieurs des quartiers puisqu’elle garde des maisons lorsque leurs propriétaires quittent la ville pour quelques mois. Elle n’a pas de résidence permanente ici.
« Souvent, j’ai de belles grandes maisons, mais qui ont de petites tables. C’est bien correct, car j’ai un toit, mais quand les tables sont grandes ou si j’arrive à trouver les planches pour les rallonger, c’est mes meilleurs endroits parce que j’ai de la place pour travailler. »
On ne devait passer que quelques heures ensemble, mais très vite est arrivée l’heure du lunch. Diane me fait une offre difficile à refuser : Je vais payer pour l’essence si tu offres le repas. C’est une bonne affaire pour moi, j’ai faim. Et c’est dans un restaurant indien que notre conversation se poursuit.
« Comme artiste, j’ai commencé en travaillant avec les roches, puisque nous sommes dans une ville minière. Ensuite, j’ai fait un radeau avec des bouchons de liège et j’y ai mis un insecte, car j’ai étudié l’entomologie. Je suis entomologue amateur. »
« Cet insecte, c’était une Phrygane. La Phrygane est un insecte qui construit sa maison. Elle vit dedans, mais quand elle grossit, elle doit se refaire une autre maison. Alors je trouvais que c’était un bon lien entre la biologie, l’entomologie et l’architecture. »
Après le repas, la visite se poursuit. Les œuvres de Diane sont partout dans la ville. Elle a collaboré à des peintures murales, elle échange des peintures contre des biens et services, mais surtout, elle reçoit des bourses qui lui permettent d’explorer différentes techniques. Exemple : reproduire des petits fruits en format géant.
« Peindre des petits fruits en format 4 pieds par 4 pieds, c’est une bonne école. Étant donné que je n’ai jamais suivi de cours, je ne comprenais pas trop l’ombre et la lumière. Mais en peignant 10 petits fruits, j’ai réussi à apprendre l’ombre et la lumière. »
Finalement, c’est la fin de notre visite. La journée passe très vite lorsqu’on est en bonne compagnie. Je repars avec une meilleure connaissance de Yellowknife, mais surtout de l’artiste Diane Boudreau.
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