Relier les ports d’Alaska à la province de l’Alberta par train, une idée qui fait son chemin

Les wagons transporteraient des passagers, mais aussi de la marchandise, notamment du bitume, de la potasse utilisée dans les engrais et des minerais. (John Woods/La Presse canadienne)
Relier l’Alaska au reste de l’Amérique du Nord, une idée qui a plus de 100 ans. Un projet à l’étude ferait naître 2735 km de chemin de fer reliant cet État à Fort McMurray, dans le nord de l’Alberta. Le chef du Parti albertain, Stephen Mandel, a annoncé, lundi, qu’il soutenait un plan similaire.

Le gouverneur de l’Alaska, Mike Dunleavy, a pris les devants en demandant au président américain, Donald Trump, de soutenir le projet de l’entreprise ferroviaire A2A. Sa requête a été envoyée le 13 février par courrier, selon l’édition de dimanche dernier du journal Anchorage Daily News.

Mike Dunleavy espère ainsi convaincre Washington de délivrer un permis pour ce projet transfrontalier d’infrastructure, qui serait subventionné s’il est considéré comme étant d’intérêt national.

Une porte vers l’Asie

« Il est dans l’intérêt géopolitique des États-Unis et du Canada de disposer d’une autorisation pour que ce projet se réalise », a affirmé le gouverneur républicain de l’Alaska.

Le gouverneur de l’Alaska, Mike Dunleavy, appelle la Maison-Blanche à soutenir le projet de chemin de fer transfrontalier. (Becky Bohrer/Associated Press)

Selon les partisans du projet, le prolongement de la ligne ferroviaire de l’Alaska à l’Alberta diminuerait d’au moins deux jours le trajet du fret canadien et américain en direction de l’Extrême-Orient.

« A2A ferait des ports de l’Alaska le moyen le plus facile d’accéder à l’Asie depuis l’Amérique du Nord. »

Mead Treadwell, ancien lieutenant-gouverneur de l'Alaska et consultant
Des milliards en revenus annuels

La société de développement A2A propose de construire 2736 kilomètres de voie ferrée qui relieraient Port MacKenzie, au sud-ouest de l’Alaska, aux gisements de sables bitumineux de Fort McMurray, en Alberta. Trois cent vingt-deux kilomètres se trouveraient à l’intérieur de l’Alaska, prolongeant ainsi le réseau ferroviaire déjà existant dans l’État.

Les wagons transporteraient des passagers, mais aussi de la marchandise telle que du bitume, de la potasse utilisée dans les engrais et des minerais provenant de mines.

Le projet prévoit la construction 2736 kilomètres de voie ferrée. (Radio-Canada)

La firme A2A évalue ce projet à 17 milliards de dollars américains, une somme qui n’utiliserait pas de fonds publics si le président Donald Trump octroie un permis spécial au projet, ce qui ouvrirait la porte à des subventions.

Les revenus annuels atteindraient 4 milliards de dollars américains, selon les estimations de l’entreprise. L’État pourrait en prélever de l’argent en droit de passage.

L’entreprise qui a eu cette idée a déjà dépensé 35 millions de dollars américains en ingénierie et en études de faisabilité. Elle compte offrir la propriété à des communautés autochtones et à des Premières Nations situées le long de la route.

Une idée reprise par le Parti albertain

Cette idée s’est invitée durant la campagne électorale albertaine lundi. Le chef du Parti albertain a annoncé qu’il souhaitait construire un couloir ferroviaire reliant l’Alberta à l’Alaska pour offrir un accès à la côte ouest aux marchandises canadiennes.

La construction de ce chemin de fer à deux voies permettrait d’acheminer 1 million de barils par jour, selon un communiqué du parti. Un projet estimé à 15 milliards de dollars, dont les coûts en capital seraient la responsabilité du secteur privé. Il s’agit de 7 milliards de moins que l’estimation de l’entreprise A2A.

Le transport de pétrole par chemin de fer a le vent en poupe. Le nombre de barils de brut canadien exporté quotidiennement par ce moyen de transport a triplé en trois ans. De 96 065, en janvier 2016, il est passé à 325 499 en janvier 2019, selon le site de l’Office national de l’énergie.

Axel Tardieu, Radio-Canada

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