Nord canadien : L’avenir de la francophonie du Yukon selon une éducatrice chevronnée
En 25 ans, Diane Corbin-Martel, éducatrice de la Garderie du petit cheval blanc, a travaillé auprès de presque tous les enfants de la francophonie yukonnaise.
Oeuvrant au sein du seul établissement à la petite enfance en français langue première au Yukon, l’éducatrice a ainsi pu observer l’évolution de la communauté à travers ses enfants.
Le travail de Diane Corbin-Martel a été souligné lors de la plus récente remise des diplômes aux enfants les plus vieux qui quitteront pour la prématernelle, ceux de son groupe, les « Lynx », âgés de 3 et 4 ans.
Diane Corbin-Martel ne s’attriste toutefois pas de leur départ puisqu’elle sait qu’elle reverra ces petits francophones dans les années à venir.
Une carrière imprévue
Ce 25e anniversaire étonne la Franco-Yukonnaise qui ne croyait pas se retrouver dans ce milieu de travail.
« Je ne m’attendais jamais à travailler en garderie parce que je n’étais pas vraiment une personne qui était en contact avec les enfants, [mais] ç’a été comme si je rentrais chez moi. Vu que c’était une petite communauté et que j’ai eu la chance de rentrer en garderie la première semaine, c’était ça : je rentre chez nous. »
Le défi constant de la francisation
Au fil des ans, la Garderie du petit cheval a traversé plusieurs périodes difficiles en raison notamment du manque de financement et d’une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée.
Le travail d’éducatrice en milieu minoritaire comporte par ailleurs un défi supplémentaire : celui de la francisation des enfants qui parfois ne parlent que l’anglais à leur arrivée.
Ce défi, dit-elle, est d’autant plus lourd que le nombre d’enfants qui fréquentent la garderie augmente à mesure que la communauté grandit. La liste d’attente de l’établissement compte 50 noms et un local dans un nouvel emplacement doit ouvrir ses portes à l’automne.
« Très grand espoir »
Malgré tout, avec le recul, Diane Corbin Martel a bon espoir que la francophonie du Yukon s’enracinera.
Elle voit ces jeunes grandir et revenir au territoire après des études universitaires ou une expérience dans les provinces du sud. « Ils vont travailler ailleurs, mais on les voit toujours revenir ici. Il y a une grosse attache ici à la communauté francophone. »