Nord canadien: la francophonie du Yukon voit grand pour cette nouvelle année

Marc Champagne (à gauche), de la Commission scolaire francophone, Louise-Hélène Villeneuve (au centre), de la Garderie du petit cheval blanc, et Isabelle Salesse (à droite), de l’Association franco-yukonnaise, entrevoient 2019 avec positivisme. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Les francophones du Yukon, un territoire situé dans le nord-ouest du Canada, ne manquent pas d’espoir pour l’année 2019. Entre l’éducation de leurs enfants et leur part du système de santé, les Franco-Yukonnais trouveront de quoi espérer et se réjouir, mais ils devront rester vigilants, croit la directrice de l’Association frano-yukonnaise, Isabelle Salesse.

La construction de la nouvelle école secondaire francophone doit être entamée, un plan d’affaires visant à offrir plus de places en garderie sera déployé, et le projet d’un centre de santé bilingue devrait encore avancer à grands pas.

L’éducation sous les projecteurs

Après plus d’une décennie devant les tribunaux, 2019 connaîtra, dès le printemps, le début des travaux de construction tant attendus d’une nouvelle école secondaire francophone. Ils marquent le début d’un nouveau chapitre pour la Commission scolaire francophone du Yukon, qui veut se détacher de l’image du recours judiciaire.

La nouvelle école secondaire francophone du Yukon, dans le nord-ouest du Canada, sera construite pour accueillir 150 élèves dès l’hiver 2020-2021. (Gouvernement du Yukon)

Son directeur, Marc Champagne, est bien conscient que les travaux ne seront pas de tout repos. « C’est un gros projet, donc il va y avoir beaucoup de travail à faire, toujours beaucoup de décisions à prendre. On a souvent des surprises dans un projet comme celui-là, mais c’est du travail qui est motivant alors on a hâte. »

Parallèlement au projet de construction de l’école, la Commission scolaire tente de finaliser les négociations hors cour pour l’obtention de la pleine gestion scolaire.

« Je pense que des deux côtés, on a espoir que 2019 sera l’année où on peut finalement mettre fin [au recours judiciaire] », note le directeur. « Les deux grands dossiers qu’on est en train de finaliser sont une entente pour la gestion des ressources humaines et pour la gestion des immeubles. »

« Puisqu’on est la seule commission scolaire, quand on parle de boucler une entente pour un dossier, il faut tout inventer, on ne peut pas prendre un modèle ailleurs et l’appliquer. »

Marc Champagne, directeur général de la Commission scolaire francophone du Yukon
La Garderie du petit cheval blanc, un gage d’avenir

En ce qui concerne les services à la petite enfance, les demandes de parents pour une place à la garderie ne cessent de tomber sur le bureau de la directrice de la Garderie du petit cheval blanc, Louise-Hélène Villeneuve. « On ne peut pas présentement répondre à toutes les demandes. »

La demande est également croissante pour les services de camps d’été et pour les services de garde après les heures de classe.

« On s’est rendu compte que plus les enfants vieillissaient, plus ils passaient leurs journées avec des enfants de quatre ans, donc on a reçu une subvention et [nous] allons mettre sur pied un deuxième camp dans un autre endroit pour les 8-12 ans. »

Louise-Hélène Villeneuve, directrice de la Garderie du petit cheval blanc

L’organisme voit aussi des possibilités de croissance. Il entend donc élaborer un plan d’affaires en 2019 en vue d’un agrandissement ou de l’établissement d’une nouvelle garderie, avec l’appui de la Commission scolaire.

« Les places en garderie francophone, c’est essentiel pour la commission scolaire. C’est la pépinière de l’école. En milieu minoritaire, c’est extrêmement important pour aider nos enfants à développer la langue avant qu’ils arrivent chez nous », dit Marc Champagne.

Le recrutement et la rétention de personnel à la Garderie du petit cheval blanc sont un défi constant. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

En 2019, la Garderie offrira un nouveau service de francisation grâce à l’embauche, en Belgique, d’une éducatrice qui y sera consacrée. Environ 80 % des enfants qui fréquentent la garderie proviennent de familles exogames, où l’un des parents parle l’anglais ou une autre langue que le français à la maison.

L’embauche de cette éducatrice s’est faite lors de la dernière campagne de Destination Canada pour le recrutement d’immigrants francophones.

« Ce voyage [de recrutement] nous a permis de resserrer des liens avec les gens de l’immigration. », explique Louise-Hélène Villeneuve. « Il y avait 11 organismes, en tout, qui recrutaient des éducatrices en petite enfance pour le Canada. J’entreprends donc des discussions avec le gouvernement du Yukon pour mettre de l’avant des choses qui faciliteraient les reconnaissances de dipômes, les papiers de médecins, etc. »

La santé et les services du gouvernement

À la lumière des événements survenus en Ontario à la fin de 2018, la directrice de l’Association franco-yukonnaise (AFY), Isabelle Salesse, retient que la lutte pour les services en français n’est jamais gagnée d’avance.

« On pense avoir des acquis et il suffit qu’il y ait un changement de gouvernement [pour qu’on fasse] du dossier des langues officielles une question partisane qui ne devrait pas être une question partisane », explique-t-elle.

« Présentement, on est dans un bon momentum avec ce gouvernement en place [au Yukon], mais aux prochaines élections on ne sait pas qui on aura et on ne sait pas sur quoi ça va aboutir. »

Isabelle Salesse, directrice générale de l'Association franco-yukonnaise

Isabelle Salesse espère que la modernisation de loi fédérale sur les langues officielles puisse apporter davantage de certitude quant à son application.

Du point de vue territorial, la directrice aimerait que le gouvernement communique davantage ses avancées à la communauté francophone. Elle souhaiterait également obtenir des garanties d’offre de services à travers la modernisation de la politique du gouvernement sur les services en français.

Malgré tout, les dossiers en santé avancent, soutient-elle, précisant que la clinique de santé bilingue doit aller de l’avant en 2019. Le bien-être des aînés est une priorité de l’AFY pour la nouvelle année.

« La question des aînés francophones, c’est une chose, mais on veut aussi participer à toute la question des aînés en général, parce que les aînés francophones, au-delà de la langue, ont les mêmes besoins que les aînés de langue anglaise, [à savoir] le logement, le revenu, etc. »

Claudiane Samson, Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur le Canada, visitez le site de Radio-Canada.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *