De nouvelles mesures pour protéger des animaux sauvages d’un territoire de l’Arctique canadien

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, dans l’Arctique canadien, a adopté lundi de nouveaux règlements de chasse pour protéger certaines espèces sauvages et leur habitat naturel en réduisant, entre autres, la période de chasse du caribou boréal. (iStock)
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, dans l’Arctique canadien, a adopté de nouveaux règlements de chasse qui visent à protéger certaines espèces sauvages et leur habitat naturel.

Caribou boréal, sanglier sauvage, chèvre domestique, alpaga… Plusieurs espèces animales sont visées par de nouveaux amendements à la Loi sur la faune de 2014 qui sont entrés en vigueur lundi. Ces mesures sont le résultat de trois ans de discussions avec des chasseurs, des autorités territoriales de gestion de la faune, des gouvernements et des organisations autochtones, ainsi que des représentants des secteurs du tourisme et de l’industrie.

Les amendements visent notamment à diminuer les risques de transmission de maladies aux espèces sauvages, à protéger les habitats naturels et à mieux protéger le caribou boréal notamment en réduisant la période de chasse.

« Lorsque nous travaillions sur la Loi sur la faune, en 2014, nous avons eu vent de plusieurs éléments que les gens souhaitaient inclure à la loi […] mais nous avions besoin [de mener] davantage de recherches et d’analyses », explique le directeur de la conservation pour le ministère territorial de l’Environnement et des Ressources naturelles, Rob Gau, joint par téléphone à Yellowknife, la capitale territoriale.

Transmission de maladies

Les risques de transmission de la maladie débilitante chronique des cervidés figurent parmi les préoccupations principales du gouvernement territorial. Désormais, les chasseurs devront faire tester leurs prises dans le cas de cerfs de Virginie et de cerfs-mulets tués à plus de 100 kilomètres des Territoires du Nord-Ouest.

Cette maladie dégénérative suscite bien des inquiétudes auprès de nations autochtones dont l’alimentation dépend de la chasse aux espèces qui en sont touchées, dont le caribou, le cerf de Virginie, le renne et le wapiti. Au mois de décembre, le Chef national déné Norman Yakeleya avait demandé aux gouvernements fédéral et territorial de se mobiliser pour freiner l’avancée de cette maladie sur le territoire.

La chasse et la pêche occupent toujours une place centrale dans l’alimentation de communautés autochtones du Nord canadien. Sur cette image : des étudiants inuit du Nunavik, dans l’Arctique québécois, coupent du saumon congelé et du caribou cru. (Laurence Niosi/Radio-Canada)

Les lamas, les alpagas ainsi que les chèvres et les moutons domestiques sont par ailleurs interdits dans les régions montagneuses situées à l’ouest de la rivière Mackenzie, près de la frontière du Yukon. « Ces espèces peuvent être porteuses d’une bactérie qui risque d’être transmise aux populations de moutons sauvages, situées dans les montagnes », précise Rob Gau.

Cette bactérie, appelée Mannheimia haemolytica, est à l’origine d’une maladie respiratoire qui a déjà causé un déclin de plusieurs populations en Amérique du Nord, ajoute-t-il.

Limiter la destruction des habitats naturels

Un des nouveaux amendements vise par ailleurs à limiter les ravages causés par les sangliers sauvages, qui peuvent maintenant être chassés tout au long de l’année sans l’obtention d’un permis.

Les jeunes chasseurs de 12 à 17 ans qui sont originaires de l’extérieur des Territoires du Nord-Ouest peuvent désormais chasser en étant uniquement accompagnés d’un guide certifié. Auparavant, ils devaient aussi être supervisés par un chasseur détenant un permis.

L’un des amendements interdit également la destruction de nids inoccupés de rapaces et de chauves-souris, sauf dans quelques cas d’exceptions où un permis territorial est exigé.

Le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles mettra à disposition différentes ressources pour informer les chasseurs de la nouvelle réglementation. Il laisse par ailleurs la porte ouverte à d’éventuelles mises à jour. « Les règlements sont toujours faits pour s’adapter, mentionne Rob Gau. Parfois, certaines populations [animales] augmentent, d’autres fois, elles diminuent ou d’autres menaces et maladies apparaissent. »

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