Début des travaux pour le nouveau centre de désintoxication inuit dans le Nord québécois

Les plans du nouveau centre de traitement en dépendances Isuarsivik à Kuujjuaq, au Nunavik. (Courtoisie Isuarsivik)
Les travaux de construction du nouveau centre de traitement en dépendances du Nunavik ont commencé à Kuujjuaq et la première pelletée de terre officielle aura lieu à la fin du mois d’août.

L’organisme communautaire Isuarsivik a déjà obtenu du financement régional, provincial et fédéral pour le projet estimé à 40,5 millions de dollars et est en train de finaliser une entente dans le cadre du progamme d’Infrastructure Canada pour les communautés nordiques.

« Ne rien faire, c’est très très dispendieux », croit la directrice de l’organisme, Alicia Aragutak. « Avoir une équipe qui croit sincèrement au projet, c’est vraiment essentiel. »

L’organisme communautaire Isuarsivik offre depuis 25 ans des services de traitement des dépendances dans les 14 communautés du Nunavik, dans le nord du Québec.

Le centre actuel se trouve dans l’un des plus anciens édifices de Kuujjuaq. Il a été construit par l’Armée de l’air américaine pendant les années 1940. Un traitement de six semaines y est offert. Le travail clinique s’accompagne d’un accompagnement culturel, comme la cueillette, la chasse et la pêche.

Le centre ne peut toutefois accueillir que neuf patients à la fois, pour un total de 45 par année, des groupes d’hommes et de femmes en alternance.

Le centre actuel se trouve dans un ancien édifice militaire et compte neuf lits. (Courtoisie Isuarsivik)
Une approche qui mise sur la famille

Le nouveau centre, qui sera situé quelques kilomètres plus loin, pourra accueillir 22 participants à la fois. Il comprendra un service de garde et une salle de classe, de manière à ce que les participants au programme puissent amener leurs familles.

« Si tu viens dans un centre de traitement et que tu reviens dans ta famille, la réintégration est vraiment difficile parce vous n’avez pas passé à travers le programme ensemble », fait remarquer Mary Aitchison, vice-présidente du conseil d’administration.

Le programme sera étendu de six à huit semaines. Il sera aussi mieux adapté aux connaissances actuelles sur les traumatismes dans le but d’aider les participants à composer avec les traumatismes en lien avec des politiques coloniales, comme les pensionnats autochtones, par exemple.

« Quand on apprend notre histoire, nous composons souvent seulement avec les effets négatifs. Nous voulons aussi miser sur la résilience, c’est pourquoi un programme familial nous semble aller de soi. »

Mary Aitchison, vice-présidente du conseil d’administration.
Les travaux ont commencé à l’emplacement du nouveau centre, à seulement quelques kilomètres de l’ancien. (Courtoisie Isuarsivik)

Le centre compte 17 employés, un nombre qui augmentera à 43 à l’ouverture du nouvel établissement, prévue en 2021.

Avoir du personnel inuit est essentiel au succès du traitement, selon Mary Aitchison. Sinon, les employés doivent faire l’effort de traduire leurs interventions en inuktitut, souligne-t-elle.

L’organisme communautaire développe également un projet d’agents de liaison pour assurer un suivi dans les différentes communautés du Nunavik. Il travaille avec la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik pour trouver de l’espace à cet effet dans chaque communauté.

D’après les informations de Sara Frizzell, de CBC News

Radio-Canada

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