Femmes autochtones : le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest tarde à donner suite aux recommandations

Une plume d’aigle sur laquelle est attachée un ruban rouge est tenue pendant les cérémonies entourant la publication du rapport de l’ENFFADA, le 3 juin dernier, à Gatineau, dans le sud du Québec. (Adrian Wyld/La Presse canadienne)
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ne s’est pas encore engagé à donner suite à toutes les recommandations que contient le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA).

Ce n’est que vendredi dernier, le 23 août, que le gouvernement ténois a publié sa réponse à ce rapport.

Intitulé Réclamer notre pouvoir et notre place et publié à la fin du mois de mai, le rapport de l’ENFFADA insiste sur le fait que les politiques et les institutions canadiennes perpétuent les violations des droits humains des Autochtones et, surtout, que cela équivaut à un génocide des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA [bispirituel, lesbienne, gai, bisexuel, transgenre, queer, en questionnement, intersexe et asexuel].

Le rapport contient 18 « appels à la justice » regroupant 231 recommandations, dont près des trois quarts visent directement les gouvernements provinciaux et territoriaux.

Dans sa réponse, le gouvernement ténois indique qu’une élection territoriale est imminente et que ce sera donc au prochain groupe de législateurs d’entreprendre une analyse approfondie des conclusions du rapport. Il affirme aussi que le prochain gouvernement devra probablement adopter une nouvelle politique au sujet des conclusions du rapport.

« Le [gouvernement des Territoires du Nord-Ouest] reconnaît que ce travail ne peut être accompli seulement par les gouvernements, peut-on lire dans sa réponse. Nous devons travailler avec le gouvernement fédéral, les gouvernements autochtones, les entreprises et les organisations non gouvernementales. »

« Tout le monde devra travailler ensemble pour s’attaquer au problème de la violence contre les femmes, les filles et les personnes autochtones 2ELGBTQQIA. »

Extrait de la réponse du gouvernement ténois aux recommandations de l’ENFFADA

Les 18 « appels à la justice » du rapport touchent des domaines aussi vastes que la sécurité, la santé, la protection de la jeunesse, la culture et la gouvernance.

Signalisation et langues

Cette réponse datée du 23 août n’évoque donc pas les recommandations de l’ENFFADA, mais expose plutôt le travail que fait déjà le gouvernement ténois relativement à certains des thèmes évoqués par les commissaires.

Par exemple, le rapport demande à tous les gouvernements de reconnaître les langues autochtones « avec le même statut, la même reconnaissance et la même protection que le français et l’anglais ».

La loi sur les langues officielles des Territoires du Nord-Ouest reconnaît neuf langues autochtones, mais les services et la signalisation en langues autochtones ne sont toujours pas aussi omniprésents qu’en anglais et en français.

Le gouvernement affirme qu’il élabore des normes au sein du système de santé afin que soient respectées la culture, les croyances, les valeurs et les langues autochtones.

Les lacunes des recommandations

Il reste toutefois encore beaucoup de recommandations auxquelles le gouvernement ténois n’a pas donné suite.

Par exemple, le rapport de l’ENFFADA demande la mise sur pied d’équipes d’intervention d’urgence dans toutes les collectivités afin d’appuyer une personne, une famille ou une collectivité autochtone immédiatement après un événement traumatisant.

Les commissaires ont également demandé à ce que soit mis en place un protecteur des enfants et des jeunes autochtones dans chaque province et chaque territoire.

Ces deux mesures sont restées lettre morte dans les Territoires du Nord-Ouest.

La réponse du gouvernement ténois met également en lumière certains domaines qui nécessitent des discussions approfondies avant la prise de décision.

L’un de ces domaines est le genre. Selon le gouvernement ténois, le rapport a permis d’amorcer une discussion sur la façon dont le travail du gouvernement touche les femmes et les personnes qui ne s’identifient ni comme homme ni comme femme.

Au final, « le plus grand défi, et de loin, » du territoire sera de trouver les ressources nécessaires pour donner suite aux recommandations de l’enquête, affirme le gouvernement des T.N.-O.

D’après un texte de Sidney Cohen, CBC News

Radio-Canada

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