Projet de loi sur les droits autochtones au Canada : une néo-démocrate veut « reprendre le flambeau »
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) souhaite revenir à la charge pendant la prochaine législature en déposant une nouvelle version du projet de loi C-262 pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Et sa candidate manitobaine Leah Gazan semble la personne toute désignée pour le faire.
C’est elle qui a présenté aux médias le chef néo-démocrate Jagmeet Singh lors de son passage à l’Université de Winnipeg, au Manitoba, mardi matin, pour parler d’environnement et d’emploi. Non sans avoir d’abord souligné que l’événement se déroulait sur un territoire autochtone non cédé.
Elle-même issue de la nation de Wood Mountain Lakota, en Saskatchewan, Mme Gazan fait des droits autochtones l’une de ses priorités en vue de l’élection du 21 octobre dans Winnipeg-Centre, l’une des circonscriptions les plus pauvres du pays.
« Je crois dans les droits de la personne, de toutes les personnes, précise-t-elle. Mais il est vrai qu’historiquement, au Canada, les droits des peuples autochtones ont été compromis plus souvent qu’à leur tour. »
C’est pour s’assurer que les droits des premiers peuples soient respectés que Leah Gazan voudrait voir revivre le projet de loi C-262, déposé et défendu lors de la dernière législature par son conjoint, le député néo-démocrate d’Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou, Romeo Saganash.
Cet artisan de la Paix des braves, qui a lutté toute sa vie pour défendre les droits des autochtones, ne se représente pas cette année. Mais lorsque son projet de loi est mort au feuilleton, en juin dernier, il avait déclaré qu’il espérait qu’un autre élu puisse « reprendre le flambeau ».
Des sources au sein du parti confirment que Leah Gazan serait bien placée pour défendre le nouveau projet de loi.
Le cas échéant, cette bataille s’inscrirait naturellement dans le parcours de la principale intéressée, comme elle s’est impliquée rapidement dans le mouvement Idle No More. Et elle a parcouru le pays pour défendre la nécessité d’adopter le projet de loi C-262.
« J’ai passé toute ma vie à militer pour les droits des Autochtones et, plus récemment, à défendre les efforts qui ont été faits pour faire adopter le projet de loi 262, pour que la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones soit adoptée et implantée ici au Canada. Alors, c’est certainement quelque chose que je peux continuer, assure-t-elle.
Avant de pouvoir entreprendre cette nouvelle lutte, la principale intéressée devra toutefois se faire élire dans une circonscription qui est loin d’être gagnée. En 2015, le candidat libéral Robert-Falcon Ouellet l’avait remporté avec 54,5 % des voix, devançant son principal adversaire – le néo-démocrate Pat Martin – par presque 9000 votes. M. Ouellet tentera de se faire réélire cette année.
Cela dit, l’adoption d’un projet de loi pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ne figure pas seulement dans la plateforme électorale du NPD. Elle apparaît également dans celles du Parti libéral et du Parti vert.