Après 25 ans, une harde de caribous de l’Arctique canadien pourra à nouveau être chassée

Depuis le 1er janvier, les Yukonnais peuvent à nouveau chasser des caribous de la harde de Fortymile, répartie d’un côté et de l’autre de la frontière entre l’Alaska et le territoire du Yukon. (Rick Bowmer/La Presse canadienne)
Pour la première fois en 25 ans, des chasseurs du Yukon pourront à nouveau chasser une harde de caribous du nord-ouest du Canada.

Le 1er janvier, le gouvernement du Yukon a levé l’interdiction de chasser la harde de caribous de Fortymile qui était en vigueur depuis 1995.

Le coordonnateur à la récolte de gros gibier du ministère de l’Environnement du Yukon, Rob Florkiewicz, affirme que cette décision est le fruit de nombreux efforts de conservation et de discussions entre les gouvernements du Yukon et de l’Alaska ainsi que la Première Nation des Tr’ondëk Hwëch’in, située dans le centre-ouest du territoire; une partie de la région fréquentée par la harde de caribous de Fortymile.

« De concert avec nos partenaires autochtones, nous avions à l’époque décidé d’empêcher la chasse de ces caribous […] pour permettre à la harde de s’agrandir, explique Rob Florkiewicz. Nous souhaitions aussi que la harde se mette à occuper à nouveau notre territoire, car elle était un peu plus présente en Alaska. »

Selon les estimations territoriales les plus récentes, qui remontent à 2017, la harde regroupe environ 84 000 bêtes réparties d’un côté et de l’autre de la frontière entre le Yukon et l’Alaska. En 1995, sa population avait chuté à environ 6 500 caribous.

Rob Florkiewicz affirme que les raisons ayant mené au déclin de la harde sont toujours incertaines, mais il croit que plusieurs facteurs ont contribué à cette tendance, comme des variations climatiques, la menace de prédateurs et une chasse excessive.

Une frontière, deux réglementations

« L’Alaska avait de son côté choisi de réglementer de manière assez stricte la chasse, sans toutefois l’interdire complètement, mentionne-t-il. À mesure que la harde s’est mise à s’agrandir, les autorités [américaines] ont commencé à augmenter les quotas autorisés. »

Dans l’optique d’assurer une chasse durable, 65 % des caribous disponibles reviendront aux chasseurs de l’Alaska, contre 35 % pour ceux du Yukon, ce qui équivaut à environ 1 200 caribous, indique Rob Florkiewicz. Ces proportions pourraient toutefois varier en fonction de l’évolution de la taille de la harde.

D’ici à la fin de la saison de la chasse, le 31 mars, le gouvernement territorial délivrera au total 225 permis, soit une vingtaine par intervalle de 10 jours. Les chasseurs devront aussi déclarer leurs prises aux autorités territoriales.

Au cours des prochains mois, le gouvernement territorial compte continuer à travailler avec la Première Nation des Tr’ondëk Hwëch’in à l’élaboration d’un plan de conservation de la harde de caribous de Fortymile. « Nous espérons aussi mesurer l’impact de la chasse de cette harde […] et évaluer son taux de réussite », indique Rob Florkiewicz.

Une réflexion sur “Après 25 ans, une harde de caribous de l’Arctique canadien pourra à nouveau être chassée

  • lundi 6 janvier 2020 à 10:49
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    Le Canada, le Québec devraient importer du sang nouveau dans ces troupeaux de caribous.
    Les rennes du nord de l’Europe apporteraient la survie physique à ces troupeaux consanguins.

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