Vague de déception après l’annulation de la course Yukon Quest entre le Yukon et l’Alaska

Jennifer Campeau, de Rocky Mountain House, en Alberta, était l’une des participantes de la Yukon Quest 2018. (Julien Schroder/Yukon Quest)
La 38e course de traîneaux à chiens Yukon Quest, qui devait prendre son départ de Whitehorse en février prochain, est officiellement annulée.

Les organisateurs ont affirmé par voie de communiqué que les effets de la pandémie sont trop nombreux et les risques pour les collectivités rurales trop importantes pour maintenir la compétition.

L’organisation internationale de la Yukon Quest avait décidé en juin dernier de scinder la course de 1600 km en deux : une course en Alaska et une autre au Yukon.

La course du Yukon aurait suivi le parcours de la capitale jusqu’à Dawson, une distance qui intéressait vivement Marcelle Fressineau, une vétérante du traîneau à chiens.

Marcelle Fressineau souhaitait reprendre le sentier de la Yukon Quest en 2021. (Nelly Albérola/Radio-Canada)
« Je suis très déçue, je pensais qu’ils allaient faire Whitehorse-Dawson, et c’était parfait pour moi. »Marcelle Fressineau, conductrice de traîneau à chiens

Il y a trois semaines, les organisateurs de la portion américaine de la Yukon Quest ont annoncé qu’ils iraient de l’avant avec une course de 480 kilomètres, au départ de Fairbanks, en Alaska. Mais la course du côté canadien n’aura pas lieu.

Risques et conséquences économiques

Dans son communiqué, l’organisation canadienne de la Yukon Quest cite, entre autres, les impacts économiques importants de la pandémie sur les commanditaires, sur les déplacements internationaux, ainsi que le risque de contamination que pourrait présenter l’événement dans les collectivités rurales, tant pour les bénévoles que les participants.

« Cela n’a pas été une décision prise à la légère. Nous avons la responsabilité de nous pencher sur tous les aspects de l’organisation et une plus grande responsabilité encore de faire de la santé de la communauté notre priorité. »Bev Regier, présidente, Yukon Quest International Association (Canada)

Marcelle Fressineau croit tout de même que certains ajustements auraient été possibles pour éviter d’entrer en contact avec les populations locales. 

« L’activité de traîneaux à chiens, tu es socialement [distancié] de nature. Donc, le risque, il est vraiment zéro. »Marcelle Fressineau
Le meneur d’attelages de renom Frank Turner demeure très impliqué dans le sport du traîneau à chiens. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Le conducteur de traîneau légendaire Frank Turner a participé à 26 courses au cours de sa carrière et siégeait jusqu’à récemment au conseil d’administration de la Yukon Quest. Il ne cache pas sa déception.

« Avec la frontière possiblement fermée, il y avait la présomption qu’aucune équipe de l’Alaska ne pourrait venir. Il y a beaucoup plus d’équipes en Alaska qu’au Yukon. »Frank Turner, ancien champion de la Yukon Quest

Il faut ainsi, selon lui, penser de façon créative cette année pour maintenir le sport en vie. Il pense, par exemple, à une course de 160 km, soit le dixième de la distance emblématique.

« Ça pourrait attirer les jeunes conducteurs qui rêvent un jour de participer à la grande Yukon Quest. »Frank Turner

Marcelle Fressineau croit aussi qu’une telle annulation pourrait avoir un impact à plus long terme sur le sport. 

« Déjà, certains disaient qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que la course de 1000 miles (1600 km) serait de retour en 2022. [Mais] je ne sais pas. »Marcelle Fressineau

Marcelle Fressineau est toujours inscrite pour une autre course emblématique en Alaska, l’Iditarod, mais la Franco-Yukonnaise ne sait toujours pas si celle-ci aura lieu, compte tenu du fait que les points de contrôle sont situés dans des villages autochtones isolés.

Radio-Canada

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