La France abolit en catimini le poste d’ambassadeur pour l’Arctique et l’Antarctique

En tant que membre observateur, la France possède un siège au Conseil de l’Arctique. (Natalie Thomas/Reurters)
Un rapport d’information du Sénat français passé presque inaperçu a récemment annoncé l’abolition du poste d’ambassadeur des pôles Arctique et Antarctique. Une décision dénoncée par plusieurs organisations environnementalistes qui y voient un désengagement de l’Hexagone dans les zones polaires du globe.

Dans le rapport sénatorial sur les ambassadeurs thématiques publié en septembre dernier, on peut lire que le poste d’ambassadeur chargé de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique « a été supprimé au cours de l’année 2020. »

Le poste créé en 2009 par l’ex-président Nicolas Sarkozy était jusqu’ici occupé par Ségolène Royale. Mais l’ancienne ministre de l’Environnement a été limogée le 24 janvier après que des médias eu révélé qu’elle n’avait jamais assisté à une réunion du Conseil de l’Arctique. Elle est également soupçonnée d’avoir utilisé son rôle d’ambassadrice pour des activités purement personnelles.

À titre de membre observateur au Conseil de l’Arctique, la France semblait pourtant vouloir jouer un rôle de plus en plus accru dans la région considérée comme hautement stratégique depuis le retrait des glaces sous l’effet du changement climatique. Le pays dévoilait d’ailleurs en 2016 une ambitieuse Feuille de route nationale sur l’Arctique (FRNA) détaillant plusieurs stratégies, notamment écologiques, de sécurité ou de recherches scientifiques.

Carte du Pôle Nord. (Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques/UQAM)

À ce titre, selon les données colligées, la France qui possède depuis 1992 un important Institut polaire se situe au 6e rang mondial en nombre de publications scientifiques pour l’Antarctique et l’Arctique. Le pays se classe également au deuxième rang des citations dans la recherche polaire.

Notons que le Conseil de l’Arctique est un forum intergouvernemental qui se compose de huit États arctiques (Canada, Danemark, États-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Suède, Russie) et six organisations internationales de peuples autochtones à titre de participants permanents.

CLARIFICATION
Dans une version ultérieure de cet article, il a été mentionné que le poste d’ambassadeur pour les pôles a été créé en 2019, alors que c’est en 2009. De plus, l’Institut polaire français a été fondé, dans sa forme actuelle, en 1992 et non en 1996 comme mentionné auparavant. La présente version du texte a été corrigée.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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