« Le Canada joue un rôle clé » dans l’OTAN, soutient son secrétaire général

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a visité la base des Forces canadiennes Cold Lake en compagnie du premier ministre Justin Trudeau. (Jason Franson/La Presse canadienne)
Jens Stoltenberg et le premier ministre Justin Trudeau estiment que la défense de l’Arctique est maintenant prioritaire en raison des changements géopolitiques récents, dont l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’impact des changements climatiques. Leur évaluation intervient au moment où les États-Unis annoncent la création d’un nouveau poste d’ambassadeur pour l’Arctique.

Le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, terminait sa visite de trois jours au Canada sur la base militaire de l’Aviation royale canadienne à Cold Lake, en Alberta, l’une des deux seules à disposer des avions de combat CF-188 canadiens.

En cas d’attaque dans le nord du pays, ce sont les jets de Cold Lake et de Bagotville, au Québec, qui répondraient à l’alerte. Ce genre d’intervention longtemps considéré comme une simple possibilité devient de plus en plus probable, selon M. Stoltenberg.

La voie la plus courte pour un missile ou bombardier russe [pour atteindre l’Amérique du Nord] est par le pôle Nord ou par la mer du Nord. Donc, ce qui se passe ici est important pas seulement pour le Canada, mais aussi pour toute l’alliance.Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN

Selon lui, la Russie a rouvert des centaines de bases militaires nordiques datant de l’époque soviétique, notamment des aérodromes et des ports en eau profonde, et l’armée russe utilise ses territoires en Arctique pour tester de nouvelles armes. La Chine s’est aussi déclarée un pays presque nordique et compte construire le plus gros brise-glace du monde, ajoute-t-il.

« La position du Canada n’a pas changé »

Le premier ministre Trudeau a pour sa part nié que la visite de l’OTAN dans le nord du pays représente un changement de position par rapport à la présence de l’Alliance sur son territoire. « La situation géopolitique a changé au cours des derniers mois. La Russie est une préoccupation de plus en plus croissante pour nous tous », a-t-il précisé. Il juge donc que la visite du secrétaire général est « tout à fait pertinente ».

Justin Trudeau a rappelé l’engagement de son gouvernement d’investir de plus en plus dans la défense du Nord canadien. En juin, Ottawa annonçait un budget de près de 5 millions de dollars pour moderniser les équipements du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD), « la mise à niveau la plus importante en quatre décennies », selon le premier ministre.

« Nous allons nous assurer que les membres des forces canadiennes auront ce qu’il faut pour faire leur travail et défendre la liberté des Canadiens et de nos partenaires et alliés. Nous et nos alliés sommes unis comme jamais », a dit le premier ministre.

Le budget accordé aux dépenses militaires canadiennes demeure toujours en deçà de l’objectif de 2 % du PIB établi par l’OTAN. Une situation qui ne semble pas inquiéter le secrétaire général Stoltenberg.

« Il y a plusieurs secteurs où le Canada s’améliore actuellement, ce qui est important pour toute l’Alliance. Particulièrement le NORAD, c’est important, c’est un énorme effort et ça coûte cher », a-t-il précisé lorsqu’un journaliste lui a demandé ce qu’il aimerait voir comme engagement du Canada.

Le printemps dernier, l’OTAN a accepté la création d’un Centre d’excellence pour les changements climatiques et la sécurité au Canada. Selon M. Stoltenberg, c’est un autre exemple de l’importante participation du Canada à la protection des 30 membres de l’OTAN.

« Les changements climatiques nous forceront à changer profondément notre approche envers notre sécurité et notre défense, a-t-il expliqué. Le Canada possède une compréhension incomparable de cela. »

Les États-Unis ont aussi les yeux tournés vers l’Arctique

Les États-Unis ont annoncé jeudi la création d’un nouveau poste d’ambassadeur pour l’Arctique, un autre signe de l’importance que prend le nord sur l’échiquier mondial.

Le porte-parole adjoint du département d’État américain, Vedant Patel, a déclaré dans un communiqué au Sénat : « Une région arctique qui est à la fois pacifique, stable, prospère et qui coopère est d’une importance stratégique pour les États-Unis. »

Samedi, une réunion du forum international du cercle polaire arctique a débuté au Groenland. Des représentants des huit pays ayant des territoires au nord du cercle arctique, dont le Canada et la Russie, y participent.

Plus tôt cette année, sept des huit pays membres du Conseil de l’Arctique avaient suspendu leur participation au moment où la Russie en a pris la présidence tournante pour deux ans.

Un texte d’Evelyne Asselin

Avec des informations de l’Agence France-Presse

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